Les mariages belges sont de plus en plus stables

Si la Belgique demeure dans le top européen du nombre de divorces, une étude de l'office statistique belge (Statbel) et de l'Université d'Anvers (UAntwerpen), publiée vendredi, conclut à une évolution vers des mariages plus stables et plus sélectifs. Si l'accélération des divorces s'est interrompue, c'est aussi en raison d'une "vague invisible", les ruptures des cohabitants n'étant pas comptabilisées.
par
oriane.renette
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L'étude de l'UAntwerpen et de Statbel analyse, pour la première fois, "les taux cumulatifs de divortialité sur une longue période". Les chercheurs se sont penchés sur des cohortes de mariage, soit les unions conclues pendant une même année. Ils ont répertorié tous les mariages depuis le début des années 1950 et ont ensuite calculé le taux de divorce cumulatif des cohortes, de 1950 à 2015.

Les résultats montrent que les cohortes de mariages les plus anciennes sont celles qui présentent le taux de divortialité le plus bas. Seuls 5 à 10% des couples unis entre 1950 et 1965 étaient divorcés après 15 ans de mariage, soit un couple sur dix. A partir des années 1990, une union sur quatre était rompue après 15 ans tandis que pour la cohorte des années 2000, c'est près d'un mariage sur trois qui n'a pas survécu 15 ans.

La tendance s'inverse

La dissolution des mariages s'est accélérée à partir de 1965, relève en outre l'étude. La tendance semble toutefois s'inverser légèrement pour les cohortes les plus récentes, soit celles de 2005 et 2010. Pour celles-ci, la période étudiée est plus brève mais après dix ans, seuls 23% des couples unis en 2005 sont divorcés, contre 24% des personnes mariées en 2000. Après cinq ans, 10% des mariés de 2010 se sont séparés, contre 12% des couples de 2005.

Une évolution limitée, dont on ne peut exclure qu'elle soit due en partie à la méthodologie, admettent Statbel et l'université anversoise, mais qui "démontre toutefois que l'accélération de la dissolution des mariages s'est à tout le moins interrompue".

Mariages plus sélectifs

Deux explications sont avancées pour expliquer ce changement. D'une part, il faut tenir compte d'une "vague invisible de divorces", les chiffres officiels ne prenant pas en compte les ruptures des cohabitants alors que les jeunes optent de plus en plus pour ce type d'union.

D'autre part, les mariages sont plus sélectifs: "seuls les cohabitants dont les relations sont les plus stables se marient par la suite, avec comme conséquence un arrêt de l'accélération des divorces".