L'UE autorise le Remdesivir pour le traitement du coronavirus

La Commission européenne a accordé vendredi une autorisation conditionnelle de commercialisation pour le médicament Remdesivir pour le traitement de la Covid-19, sous le nom de "Veklury", ce qui en fait le premier médicament autorisé au niveau de l'UE contre la maladie provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2.
par
oriane.renette
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Le Remdesivir, qui fait l'objet actuellement d'une course internationale pour s'en assurer des stocks suffisants, a été autorisé en procédure accélérée, au vu de l'urgence sanitaire.

Développé par le laboratoire américain Gilead Sciences, il est le premier traitement à avoir donné, dans des essais à échelle suffisante, des résultats encourageants chez les patients hospitalisés souffrant d'une forme sévère de Covid-19.

Il avait initialement été créé pour combattre le virus Ebola. Il s'agit d'un "inhibiteur de l'ARN polymérase virale", c'est-à-dire que le produit, intégré par intraveineuse, perturbe la réplication du matériel génétique du virus et empêche ainsi sa multiplication.

Pas pour les enfants

Cette semaine, il est apparu que les Etats-Unis avaient passé un accord avec le laboratoire Gilead pour s'assurer d'avoir la quasi-totalité de la production de ce médicament sur trois mois (juillet-septembre).

La Commission européenne a annoncé jeudi être elle aussi en discussion avec la société.

L'exécutif européen a suivi l'avis de l'Agence européenne des médicaments, qui recommande d'autoriser le Remdesivir pour le traitement des 12 ans et plus souffrant de Covid-19 et nécessitant des apports en oxygène.

Les bénéfices supplantent les risques

L'autorisation de mise sur le marché est dite "conditionnelle" (cet état est symbolisé par un triangle noir inversé sur la notice) car le timing serré observé n'a pas encore permis de rassembler toutes les données habituellement nécessaires sur les risques, etc., avant une autorisation en bonne et due forme.

Ce mécanisme est prévu quand on estime que les bénéfices potentiels pour la santé publique d'un accès immédiat supplantent le risque lié au manque de données. La firme devrait, au fil du temps, partager des informations supplémentaires avec les autorités européennes.

L'autorisation est accordée à Gilead Sciences Ireland UC, filiale européenne de la firme pharmaceutique américaine.