Il pleut des diamants dans Neptune et on comprend enfin pourquoi

C'est une théorie qui avait fait l'objet d'une étude en 2017 qui est aujourd'hui confirmée. Comme le rapporte une étude publiée dans la revue Nature Communications, il pleut bel et bien des diamants sous les surfaces (c'est-à-dire sur le noyau) de Neptune et d'Uranus, les deux planètes les moins connues de notre système solaire. 
par
Clement
Temps de lecture 2 min.

Pour comprendre ce phénomène, il faut savoir qu'Uranus et Neptune sont des géantes de glace, c'est-à-dire des planètes principalement composées d'hydrogène, d'hélium, et de carbone (notamment sous forme de méthane). Et des études publiées depuis des dizaines d'années suggèrent que, avec une pression et une température suffisante, le méthane pouvait se transformer en diamants au niveau du noyau de ces planètes. Aujourd'hui, ce sont donc des millions de carats de diamants qui se trouveraient sous la surface de la planète (on parle ici de l'unité de masse qui dit que 5 carats valent 1 gramme, et non des carats des bijoutiers qui mesurent la pureté du métal, ndlr).

Dans l'étude parue il y a un mois, les scientifiques ont tenté de reproduire sur Terre les conditions propices à la naissance de ces diamants. Pour ce faire, ils ont utilisé du polystyrène qui a des propriétés proches de celles du méthane. Ce polystyrène a été chauffé grâce à un laser à 4.727°C et mis sous pression comme s'il se trouvait au centre de Neptune (l'équivalent de la pression exercée par 250 éléphants sur la surface d'un timbre). Avec, comme résultat, la création de diamants.

Des planètes plutôt communes

"Nos expériences fournissent de nouveaux paramètres modèles importants là où, avant, nous n'avions qu'une incertitude massive", se réjouit Dominic Kraus, à la base de l'étude. "Cela deviendra de plus en plus pertinent à mesure que l'on découvre de nouvelles exoplanètes". Car si les géantes de glace sont rares dans notre système solaire, elles sont beaucoup plus communes dans la Voie lactée. Selon la Nasa, ces exoplanètes seraient dix fois plus répandues que les exoplanètes de type Jupiter.

Grâce à cette nouvelle étude, les chercheurs ont pu peaufiner des détails de celle parue en 2017. Ils ont notamment pu mieux observer la conversion de carbone en diamant, mais aussi l'hydrogène s'échapper de l'échantillon. Selon Dominic Kraus, ces résultats expliqueraient pourquoi le noyau de Neptune produit deux fois plus d'énergie que ce que la planète absorbe en provenance du Soleil. Les diamants pourraient en effet produire de l'énergie gravitationnelle lors de leur chute, mais aussi de l'énergie thermique par friction avec les matériaux qui les entourent.