Après le confinement, les demandes de divorce explosent

À rester cloîtrés dans un même espace, ensemble 24 heures sur 24, le confinement aura mis à rude épreuve de nombreux ménages. Pour certains couples, il aura même été fatal.
par
oriane.renette
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Ce confinement a été un véritable défi pour de nombreux couples. S'il en aura plutôt soudé certains, qui ont traversé ensemble cette période anxiogène et ont pu surmonter les difficultés qui en ont découlé, d'autres n'auront pas survécu à cette épreuve.

Nouveaux dossiers ou accélération de procédures, sans compter les décisions qui ont été prises mais n'ont pas encore été concrétisées… Le constat est sans appel : le confinement aura bien provoqué une hausse du taux de divorces en Belgique.

Déjà une augmentation de 25%

Depuis le début du déconfinement, la Fédération du notariat constate que le nombre de divorces grimpe en flèche. Pour la seconde quinzaine du mois de mai, les divorces sont en hausse de 25% (par rapport à la même époque l'an dernier). « Evidemment, ce sont des divorces par consentement mutuel, donc on ne parle pas de divorces conflictuels » précise Maître Sylvain Bavier, notaire, sur RTL ce mardi.

Tout laisse à penser que cette tendance à la hausse ne devrait pas se résorber dans les prochains jours. Mais comment expliquer ce phénomène ?

« Le confinement a provoqué une hausse de l'agressivité, de la violence dans les couples. La présence constante des enfants a exacerbé les tensions, tout comme les problèmes économiques, le chômage et le stress lié à cette épidémie », constatait dans les colonnes du Soir Marianne Warnant, avocate spécialisée en droit familial.

Par ailleurs, tout le monde n'a pas vécu cette période de la même manière, ni dans les mêmes conditions. Devoir vivre en continu dans de petits espaces, des maisons sans jardin ou des appartements sans balcon, a pu être sources de problèmes et tensions supplémentaires.

« Miroir grossissant » 

La proximité forcée a parfois agi comme révélateur de certains malaises, ou a exacerbé des problèmes préexistants. Pour certains, elle a donc été déclencheur dans un processus de divorce.

Le confinement a agi « comme un miroir grossissant », explique sur RTL Marie Tapernoux, psychologue et sexologue. Il a « cristallisé des tensions qui étaient présentes avant mais qui étaient masquées parce que l'on travaille, parce que l'on se voit moins, parce que l'on a une vie sociale. Et donc, le fait de se retrouver ensemble non-stop a mis vraiment en évidence qu'il y avait un dysfonctionnement au niveau de la dynamique de relations ».

Cette tendance à la hausse n'est pas propre à la Belgique. En Chine, par exemple, les demandes de divorce ont également explosé dès la levée du confinement au début du mois de mars. Un pic similaire a été observé en France, en Russie, en Espagne, ou encore en Suisse. La tendance semble donc mondiale.