Près de 60% des LGBTI ont peur de se tenir la main en public

Six personnes LGBTI sur dix évitent de tenir la main de leur partenaire en public, révèle l'enquête de l'Agence des droits fondamentaux de l'UE (FRA) sur les expériences des personnes LGBTI en Europe, menée auprès de quelque 140.000 personnes en 2019. L'Agence souligne qu'il y a encore "un long chemin vers l'égalité".
par
Pierre
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Depuis une première enquête réalisée auprès des LGBT dans l'Union européenne en 2012, la peur, la violence et la discrimination restent élevées, selon la FRA.

La discrimination est quotidienne et à travers tous les niveaux: au travail, à l'école, en cherchant un logement ou dans les soins de santé. Deux répondants sur cinq affirment avoir été harcelés l'année précédant l'enquête. De manière générale, les personnes trans et intersexuées sont particulièrement visées. Ainsi, quelque 60% des personnes trans se sont senties discriminées en 2019 contre 43% en 2012.

A contrario, des évolutions positives ont été constatées. En 2019, quelque 52% des personnes de plus de 18 ans étaient ouvertes par rapport à leur orientation ou identité sexuelle, alors que seulement 36% l'étaient en 2012. On remarque également que les problématiques LGBTI sont plus évoquées à l'école qu'auparavant.

En Belgique comme ailleurs

La Belgique ne fait pas forcément partie des meilleurs élèves. Alors qu'elle est parmi les pays où les LGBTI signalent le plus un incident qui leur est arrivé, particulièrement au travail, près de 37% d'entre eux évitent encore certains lieux par peur d'être agressés, harcelés ou insultés.

Des différences notables sont observées d'un pays à l'autre; les pays nordiques, les Pays-Bas et Malte sont particulièrement bien classés. À l'inverse, la Pologne, la Lithuanie, la Serbie et la Macédoine du Nord sont les pays où il est le plus difficile de vivre en tant que personne LGBTI.

"Trop de personnes LGBTI continuent de vivre dans l'ombre, craignant d'être ridiculisées, discriminées, voire attaquées. Bien que certains pays aient amélioré l'égalité de traitement envers les personnes LGBTI, les conclusions de notre enquête montrent que, dans l'ensemble, les progrès réels restent trop rares, laissant de nombreuses personnes vulnérables", déclare Michael O'Flaherty, le directeur de la FRA.