Comment la pratique du jogging peut propager le coronavirus

Le jogging est un facteur important de contagion du coronavirus. Sur base d'études et de simulations 3D, des experts préconisent aux joggeurs et aux cyclistes de respecter des distances de sécurité plus importantes.
par
ThomasW
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Cette semaine, la mairie de Paris a interdit aux joggeurs de sortir faire du sport entre 10h et 19h. Le but était de renforcer les règles de confinement mais la mesure a eu un autre effet. Dès 19h, des centaines de joggeurs se sont retrouvés à courir dans les rues de Paris, sans toujours respecter la distanciation sociale.

Tolga AKMEN / AFP

Le jogging, un facteur important de propagation

Pourtant, le jogging est un facteur important de contagion du coronavirus. Des chercheurs de l'université de KU Leuven et de l'université d'Eindhoven se sont intéressés au phénomène et ont réalisé une étude conjointe. Et si la distance de sécurité d'1,5 m entre deux individus préconisée par les autorités est valable à l'intérieur et à l'extérieur lorsqu'il n'y a pas ou peu de vent, ce n'est pas le cas lorsqu'on fait du sport.

 

Un nuage de gouttelettes expulsé derrière

« Quand on se promène, on court ou on roule à vélo, il faut être un peu plus prudent », a expliqué Bert Blocken, co-auteur de l'étude et chercheur en aérodynamique à l'université de Leuven. « Lorsqu'un joggeur expire ou tousse, des gouttelettes restent en suspension derrière lui. La personne qui court jusque derrière – dans ce qu'on appelle le slipstream – passe donc dans ce nuage de gouttelettes », détaille le professeur.

Bert Blocken précise que le risque d'être touché par les gouttelettes d'un autre sportif est assez faible quand on se tient à côté de lui ou derrière lui à bonne distance. "C'est quand on se trouve juste derrière une personne, dans son ‘slipstream', que le risque de contamination est le plus grand", indique-t-il.

Un distance de 10 m pour les cyclistes

L'entreprise américaine Ansys a utilisé les données de l'étude belgo-néerlandaise pour réaliser des simulations en 3D. Ansys a modélisé plusieurs cas de figure, comme l'évacuation de microgouttelettes de promeneurs marchant à 4 km/h et de joggeurs à 14,4 km/h.

Lorsqu'ils font des efforts, les sportifs respirent plus fortement et les distances entre deux individus devraient être plus importantes. Ainsi selon Thierry Marchal, directeur Santé chez Ansys, les joggeurs devraient respecter une distance d'au moins 3 m entre eux et les cyclistes, une distance de 10 m.