Les signes sont encourageants, mais ce n'est pas encore l'heure du déconfinement, préviennent les experts

Le nombre de personnes actuellement hospitalisées dans le cadre de l'épidémie de coronavirus évolue à la baisse depuis quelques jours. "Il y a des signaux positifs qui donnent de l'espoir, mais aller trop vite serait une erreur", a averti jeudi Emmanuel André, virologue et porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19. Dans La Libre du jour, l'expert Marius Gilbert évoquait une période de 6 mois avant de retrouver une situation d'avant-crise.
par
oriane.renette
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"Il y a des signaux positifs concernant le nombre de patients hospitalisés chaque jour, qui donnent l'espoir de pouvoir avancer vers une situation normale", a déclaré Emmanuel André. "Mais aller trop vite serait une erreur, car nous laisserions le virus reprendre sa dispersion dans la société sans pouvoir le contrôler."

"Ce qui a été initié, c'est la réflexion sur la manière dont nous allons pouvoir sortir (du confinement, NDLR) et dans quel timing. C'est nécessaire de commencer ce travail-là, car c'est un travail important qui prend du temps", a poursuivi le virologue.

Cependant, "aucune date ne peut être fixée maintenant pour assouplir les mesures", a embrayé son collègue Steven Van Gucht, qui préconise une approche coordonnée au niveau européen pour sortir du confinement.

Déconfinement le 3 mai: une option réaliste

L'épidémiologiste Marius Gilbert, membre du groupe d'experts qui planche sur la sortie du confinement, était interrogé sur le sujet dans La Libre de jeudi. "Ce qu'on espère observer dans la semaine qui vient, c'est une baisse nette et franche du taux d'occupation de nos hôpitaux (hospitalisations nettes) par des patients Covid-19. Avant de relâcher quoi que ce soit, il faut récupérer de la marge dans les hôpitaux."

Interpellé sur le déroulement du déconfinement, le spécialiste affirmait que le 19 avril était "très peu probable" comme échéance, car les hôpitaux ne se seront pas suffisamment vidés. "Le 3 mai me paraît plus réaliste", a-t-il avancé.

Pas de grands événements avant six mois

Une situation totalement normale, que Marius Gilbert définit comme "vivre avec la même insouciance qu'avant, y compris des événements de masse, etc.", ne devrait pas survenir avant six mois, considère-t-il.

"En revanche, que d'ici là, nous puissions reprendre progressivement un certain nombre d'activités, dans des conditions qui limitent le risque de transmission, cela est tout à fait envisageable à moyen terme."