Les Chinois se soignent à la bile d'ours et à la corne de chèvre

La Chine a approuvé l'utilisation de la bile d'ours pour traiter les patients atteints de coronavirus, mettant en colère les militants et suscitant des craintes, ce qui pourrait saper les efforts visant à mettre fin au commerce illégal d'animaux qui serait à la base de l'émergence de cette épidémie mondiale.

Cette décision intervient quelques semaines seulement après que la Chine a interdit la vente d'animaux sauvages à des fins alimentaires, citant le risque de propagation de maladies des animaux aux humains.

Mais la Commission nationale de la santé a publié en mars des lignes directrices recommandant l'utilisation de  'Tan Re Qing', une injection qui contient de la poudre de bile d'ours, de la corne de chèvre et trois autres herbes médicinales pour traiter les patients atteints de coronavirus gravement malades.

La Chine prône la médecine traditionnelle

Le président Xi Jinping veut en effet promouvoir la médecine traditionnelle et a déclaré qu'elle devrait recevoir autant de considération que les autres traitements, selon le Daily Mail.

L'ingrédient actif de la bile d'ours, l'acide ursodésoxycholique, est utilisé pour dissoudre les calculs biliaires et traiter les maladies du foie, mais n'a aucune efficacité prouvée dans le traitement de COVID-19. Ce médicament peut traiter les patients atteints de maladies respiratoires, y compris la pneumonie, la bronchite aiguë et la bronchite chronique, selon son producteur.

"La promotion de la bile d'ours affecte non seulement les ours en captivité, mais aussi ceux à l'état sauvage, compromettant potentiellement une espèce déjà menacée en Asie et dans le monde", selon Brian Daly, porte-parole de la Fondation Animals Asia. Selon lui, l'acide ursodésoxycholique est facilement synthétisé dans les laboratoires. Il ne devrait donc pas être nécessaire d'inclure la bile d'ours dans les médicaments.