Malgré la demande en pain, les boulangeries boivent la tasse

Depuis le début du confinement et des mesures de distanciation sociale mises en place par le gouvernement, les boulangeries ressentent un effet clair sur leurs ventes. Le chiffre d'affaires a ainsi reculé de 50 à 60% en moyenne.
par
Pierre
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Un chiffre qui atteint même de 70% pour certaines, tandis que les produits de pâtisserie ne s'écoulent presque plus, a déploré la Fédération francophone de la boulangerie pâtisserie.

Seule véritable lueur: les consommateurs semblent avoir retrouvé le chemin de ce type de commerce pour acheter du pain, qui se vend mieux qu'avant.

"Nous sommes les oubliés de nos responsables politiques", lance Albert Denoncin, président de la Fédération francophone de la boulangerie pâtisserie. Il regrette que le secteur n'ait pas été considéré comme prioritaire pour bénéficier d'équipements de protection comme les masques ou les gels alors que "nos travailleurs mettent leur santé en péril tous les jours pour que chacun puisse avoir son pain quotidien".

Une situation très tendue

Le responsable décrit une situation difficile voire même "très très tendue" dans le secteur, en particulier dans les ateliers où le respect des distances sociales constitue un défi. Les espaces y sont souvent confinés, ce qui pousse certains patrons à mettre au chômage économique une partie de leurs ouvriers.

Quant aux ventes, elles sont donc en déclin. Vu le contexte, "les gens entrent dans les boulangeries pour en sortir le plus rapidement possible", illustre Albert Denoncin. Avec le secteur horeca à l'arrêt, ce sont en outre toutes les commandes qui se sont arrêtées. Les pâtisseries ont aussi du mal à s'écouler.

Seule lueur, le pain qui se vend bien mieux. "On ne constate pas de baisse, bien au contraire. On voit que les gens reviennent davantage vers leur boulanger qu'en grande surface, où tout le monde touche tous les produits", conclut sur une note positive le président des boulangers francophones.