Déficit et perspectives négatives pour l'économie belge

La crise du coronavirus va faire exploser le déficit public de la Belgique, qui pourrait grimper à 7% du Produit intérieur brut (PIB), selon 'De Tijd' en se basant sur des chiffres fournis par la Banque nationale, une estimation jugée "prématurée" par le ministre du Budget, David Clarinval.
par
Pierre
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L'impact économique de la pandémie du Codiv-19 entraîne une augmentation du déficit budgétaire d'au moins 5 points de pourcentage, indiquent des estimations.

Alors que le déficit budgétaire prévu avant la crise était de 2% du PIB, il risque de s'élever à 7%, soit plus de 30 milliards d'euros, ajoute le quotidien.

Selon De Tijd, l'impact de la récession attendue sur les finances publiques en particulier pèsera sur le budget. Une économie en déclin signifie que les dépenses augmentent dans le domaine social et que les recettes fiscales diminuent.

"Il est très prématuré de se lancer dans de telles estimations. Nous ne savons pas encore le temps que la crise sanitaire et les mesures prises pour l'accompagner vont durer", a indiqué le cabinet du vice-Premier ministre MR et ministre du Budget, David Clarinval.

"Pour l'instant, la santé de la population prime sur tout le reste", a ajouté le cabinet.

Belga / Daina Le Lardi

Les ministres européens des Finances ont approuvé lundi la proposition de la Commission européenne de suspendre temporairement les règles budgétaire de l'Union, afin de donner aux États membres la possibilité d'investir lourdement dans la lutte contre le coronavirus et dans la réponse aux conséquences socio-économiques de la crise.

En temps normal, le Pacte de stabilité et de croissance contraint les États membres à garder sous contrôle leur dette et leur déficit publics. Selon ces termes, les déficits publics ne devraient pas dépasser les 3% du Produit intérieur brut (PIB) et les gouvernements doivent respecter une trajectoire de retour à l'équilibre structurel. La dette publique, elle, ne devrait pas dépasser les 60% du PIB, à moins de se réduire suffisamment chaque année.

Un système bancaire sous perspectives négatives

Moody's révise de stable à négative sa perspective pour le système bancaire belge, a annoncé l'agence de notation. Elle souligne que la propagation du coronavirus aura des conséquences sur l'économie européenne cette année en raison des fermetures d'entreprises et des mesures de confinement.

Les perspectives des systèmes bancaires belge, danois, néerlandais, français, italien et espagnol passent de stables à négatives. Moody's s'attend à ce que l'environnement opérationnel de ces systèmes se détériore de façon significative en raison des perturbations liées aux coronavirus.

Les perspectives sur les systèmes bancaires allemand et britannique demeurent par ailleurs négatives.

Les bouleversements économiques et boursiers provoqués par la pandémie vont diminuer l'activité des entreprises et augmenter les actifs à risques pour les banques, entraînant une diminution de la rentabilité, analyse Moody's.