Choisir les malades à soigner pourrait devenir une réalité en Belgique

Selon le développement de la pandémie de coronavirus dans notre pays, il n'est pas exclu que les soins intensifs doivent choisir les patients qui pourront être soignés dans leurs services. C'est-à-dire choisir entre les plus jeunes et les plus vieux.
par
oriane.renette
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Face à l'afflux de malades dans les hôpitaux, le corps médical et soignant se prépare. Le nombre d'hospitalisations continue d'augmenter en Belgique, avec 634 personnes hospitalisées ce jeudi, soit une hausse de 187 par rapport aux 24 heures précédentes. 130 des patients hospitalisés se trouvent en soins intensifs (+30) et 88 nécessitent une assistance respiratoire.

Pas encore de saturation

La Belgique vit ce jeudi son deuxième jour de confinement. Or, les effets des mesures de confinement ne pourront s'observer que dans les semaines à venir. Ces mesures, extrêmes en temps de paix, ont été prises pour ne pas arriver à la saturation de notre système de santé et des hôpitaux, assuraient les autorités. Cela a été dit et répété sur tous les plateaux.

Actuellement, les services hospitaliers ne connaissent pas une telle situation de saturation. Tout patient est accepté en soins intensifs. Cependant, la situation pourrait évoluer, souligne le Standaard. Les services de soins intensifs pourraient avoir à choisir entre les plus jeunes et les plus âgés.

Premier arrivé, premier servi

Afin de limiter l'afflux de patients vers ces unités particulièrement sous pression, la société belge de médecine intensive (SIZ) a rédigé un « texte de conseil éthique ». Celui-ci est destiné à tous les hôpitaux du pays et a été écrit à la demande du SPF Santé publique.

Toutefois, il ne s'agirait pas de baser la décision uniquement sur l'âge, comme ce fut le cas en Italie. En effet, une personne de 90 ans pourrait être en meilleure santé qu'une autre de 75 ans. Cela dépendra donc de la situation de santé des patients, explique Geert Meyfroidt, président de la SIZ.

D'après ce document, c'est le principe du « premier arrivé, premier servi » qui serait d'application, si deux patients aux profils similaires arrivaient au même moment, alors qu'il ne reste qu'un seul lit libre. Le choix pourrait également se faire de manière tout à fait aléatoire.

En revanche, selon le Standaard, les patients à l'UZ Leuven pourraient bel et bien être soignés en priorité selon leur âge. Les plus jeunes seraient donc traités avant les plus âgés. « Bien sûr, nous espérons que cela ne sera pas nécessaire », assure Martin Hielen du comité d'éthique de l'UZ Leuven.