Épidémie, endémie, pandémie: quelles différences ?

Pandémie, épidémie, endémie… La différence entre ces termes est parfois floue et peut entraîner la confusion à l'heure du coronavirus. Pourtant, ils concernent des réalités bien différentes.
par
ThomasW
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La pandémie

On parle d'une pandémie lors de la propagation mondiale et incontrôlée d'une nouvelle maladie. «Une pandémie de grippe survient lorsqu'un nouveau virus grippal apparaît et se propage dans le monde entier, en l'absence d'immunité dans la grande majorité de la population. En général, les virus qui ont provoqué des pandémies dans le passé avaient pour origine des virus grippaux de l'animal», peut-on lire sur le site de l'Organisation Mondiale de la Santé. Pour illustrer son propos, l'OMS prend l'exemple de la grippe pandémique et de la grippe saisonnière. Contrairement à la seconde citée qui touche majoritairement les personnes âgées, plus de cas graves ou mortels de grippe pandémique surviennent chez des plus jeunes, qu'ils soient en bonne santé ou atteints d'une maladie chronique. L'impact et la gravité des cas ont également tendance à être plus élevés lors d'une pandémie. C'est en partie pour cela que l'OMS a longtemps parlé d'épidémie et non de pandémie en ce qui concerne le Covid-19. Mais face à l'importante augmentation du nombre de cas un peu partout dans le monde, l'OMS a finalement déclaré hier que le Covid-19 était une pandémie, et non plus une épidémie.

L'épidémie

L'épidémie, venons-y! Dans le Larousse, elle se définit comme le «développement et propagation rapide d'une maladie contagieuse, le plus souvent d'origine infectieuse, dans une population». C'est donc dans cette catégorie qu'a longtemps été classé le nouveau coronavirus, mais aussi actuellement la simple grippe en Belgique. Et ce, depuis le 5 février dernier. À l'époque, le seuil épidémique de la grippe saisonnière avait été franchi pour la deuxième semaine consécutive, ce qui avait poussé les autorités à déclarer l'épidémie de grippe. Ce seuil épidémique est franchi à partir de 153 consultations pour des symptômes grippaux pour 100.000 habitants, rappelle Sciensano, l'Institut spécifique de santé publique. Fin février, le taux de consultation était toujours bien au-dessus du seuil épidémique (240 consultations pour 100.000 habitants).

Parmi les exemples d'épidémies marquantes ces dernières années, le cas d'Ebola est probablement le plus médiatisé. Si son taux de létalité était estimé à 50% selon l'OMS. La maladie est restée confinée en Afrique de l'Ouest (2014-2016) et aujourd'hui dans l'est de la RDC. L'épidémie est d'ailleurs toujours considérée par l'OMS comme une «urgence internationale» même si le nombre de cas continue à diminuer, notamment grâce au vaccin anti-Ebola. Le virus Zika avait également beaucoup fait parler de lui lors de son épidémie en 2016. Et tout comme le Covid-19, ces deux épidémies avaient été considérées comme une «urgence de santé publique de portée internationale» par l'OMS.

L'endémie

Encore différente de la pandémie et de l'épidémie, l'endémie est la présence d'une maladie infectieuse, dans une région donnée, et ce de manière permanente. On parle d'endémie lorsque la présence de la maladie est signalée ou connue. Cela ne veut cependant pas dire qu'elle ne se propage ou ne se répand pas. Dans le monde, plusieurs endémies représentent encore un problème de santé publique. C'est notamment le cas du paludisme ou de la tuberculose. Le premier cité est encore particulièrement préoccupant, notamment en Afrique où se concentrent 93% des cas. En 2018, on estimait à 228 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde, pour 405.000 décès. La majorité de ces décès concerne des enfants de moins de 5 ans (67%).

Clément Dormal