Cycle-Farm : les petits pétales comestibles de Pascale

Graphiste de formation, Pascale Malilo a pourtant trouvé sa place à l'air libre auprès des pensées, des tulipes, des bleuets, des chrysanthèmes, des cosmos… Elle s'est entourée de fleurs qui se mangent et que vous pouvez cueillir dans sa plantation située à Linkebeek sur le site de Cycle-Farm.
par
ThomasW
Temps de lecture 3 min.

Pascale Malilo aime les fleurs depuis toujours mais c'est après la naissance de son fils qu'elle décide d'y consacrer la plus grande partie de son temps. Au départ, également passionnée de gastronomie, elle tente de vendre sa petite production de fleurs comestibles dans des restaurants de qualité à Bruxelles. Et ça marche plutôt pas mal! Elle a beaucoup de clients et parmi eux de grandes maisons comme Chez Bonbon (deux étoiles au guide Michelin) ou encore Bouchery. Mais au bout de trois ans, la jeune femme s'épuise… Le côté commercial n'est pas «son truc» et la logistique est compliquée. En plus, elle doit livrer ses adorables pétales dans des contenants et cela ne lui semble pas cohérent avec sa démarche: «dix petites fleurs dans une boîte en plastique, c'est un contre sens total!». Alors, elle se dit que les fleurs comestibles, ça se cueille juste avant dégustation, un point c'est tout.

À cueillir ou à planter chez soi

Elle ouvre son espace de culture au public et crée une zone d'auto cueillette. Puis, elle s'attaque aux micropousses car c'est encore mieux si les gens peuvent les planter chez eux, se dit-elle: «Comme ça, les gens peuvent en profiter encore mieux en les ayant à portée de main. Et ils savent qu'ils peuvent les manger sans stress, qu'elles n'ont pas été traitées.»

«Ne mangez jamais ce qui vient du fleuriste»

Au niveau traitement, justement, Pascale essaye d'acheter des bulbes bio qu'elle cultive ensuite en naturel. Attention, nous prévient-elle: «quand les gens me demandent si on peut manger les tulipes, je réponds oui mais pas celles que vous trouvez chez votre fleuriste traditionnel qui sont aspergées jusqu'à la moelle de produits très agressifs. Ne mangez au grand jamais ce qui vient de chez le fleuriste!».

Le prix ? Le vôtre

Pascale cultive sur la parcelle de la coopérative «Cycle-Farm», rue Kerveld à Linkebeek, en bordure de Bruxelles, avec deux autres agriculteurs. Les habitants de cette adorable petite commune aux airs de campagne peuvent venir cueillir légumes, aromates et fleurs (comestibles pour la plupart mais pas toutes, certaines sont juste ornementales, mais aucune n'est toxique bien évidemment!). «Il suffit de s'inscrire et de payer un forfait à l'année et puis on peut venir prendre ce que l'on a besoin pour nourrir sa famille. Il y a une relation de confiance. Par contre, pour les fleurs, tout le monde est le bienvenu! Il y a une boîte en bois dans laquelle on met les sous. Donc, si je ne suis pas là, pas de souci!»

Il y a un prix conseillé et ici aussi, la confiance est de mise: «Pour plus de facilité, on a créé un système de calibrage des fleurs, un peu comme les anneaux à spaghettis! C'est plus facile pour tout le monde. Les gens payent en fonction de la masse de tiges qu'ils ont cueillies.»

Lucie Hage

La tulipe botanique

Une des fleurs les plus originales que l'on trouve chez Cycle-Farm, c'est la tulipe botanique, ou sauvage, qui est en fait la version non modifiée génétiquement de la tulipe que l'on connaît tous. «On la modifie parce qu'on a voulu la rendre plus résistante mais aussi plus belle selon certains. Les botanistes essayent de créer des modes.»

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Vous ne savez pas comment utiliser les fleurs en cuisine ? Plusieurs livres ont été édités sur le sujet. Le dernier en date est celui de l'ethno-botaniste François Couplan : « La cuisine des fleurs » (éditions Sang de la Terre, 2019).