La N-VA appelle à un «front flamand» et à « ne pas plier » face au PS

Le député N-VA Theo Francken, sur les ondes de la VRT (Radio 1), puis son président de parti Bart De Wever, avant un bureau de parti au Parlement flamand, ont appelé lundi matin à la formation d'un «front flamand» uni, dans les difficiles discussions en vue de la formation d'un gouvernement fédéral.
par
oriane.renette
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«Les francophones, et surtout le PS, doivent voir qu'ils ne peuvent pas créer la zizanie entre nous. C'est une question d'amour-propre», a commenté l'ancien secrétaire d'Etat dans l'émission radio «De Ochtend».

Bart De Wever n'a pas dit autre chose, en fin de matinée: il a appelé les autres partis flamands à «former un front flamand et à ne pas plier face aux ukases du PS», dont la volonté serait d'aller vers une coalition fédérale sans la N-VA et donc sans majorité dans le groupe néerlandophone à la Chambre. «Ce n'est pas possible qu'un petit parti comme le PS impose sa volonté», lance Bart De Wever, qui estime que l'Open Vld a déjà «plié» tandis que la pression s'accentue sur le CD&V pour faire de même.

Le "combat final" du fédéralisme 

«Les 100 premiers jours après les élections, le PS ne voulait pas se mettre à table avec la N-VA, et une fois qu'il l'a quand même fait, ce n'était que pour du faux et pour donner des coups de sabots à Koen Geens et à la N-VA», a estimé Theo Francken lundi matin. «Si les Flamands ne freinent pas des quatre fers, on aura un gouvernement sans majorité en Flandre».

Au vu des résultats des élections côté flamand, «il est injustifiable de monter dans un gouvernement de gauche», avertit Bart De Wever, appelant les autres partis flamands à «ne pas plier». Il serait «difficile de comprendre» que l'Open Vld et le CD&V, partenaires de la N-VA au niveau régional, «trahissent ce qu'ils ont convenu dans l'accord de gouvernement flamand», prévient le président de parti.

«Le fédéralisme mène son combat final, mais le PS et les autres partis francophones ne veulent pas le voir», constate finalement l'Anversois.

Les pontes des partis en seraient conscients mais préfèrent ne pas l'avouer, pense-t-il. Pendant les négociations, il y avait selon lui «un schéma» communautaire sur la table, mais sans accord sur le «quand» et le «comment».

Deux options pour Bart De Wever

Quant à ce qui va se passer maintenant, alors que le PS a dressé un «cordon sanitaire» autour de la N-VA, selon lui, Bart De Wever ne voit que deux options: une alliance des socialistes, libéraux et Verts, complétée éventuellement du CD&V, du cdH ou de DéFI, ou des élections. «Elles ne sont pas à exclure, mais ce n'est pas ce que je souhaite», indique Bart De Wever. Si les partis de la suédoise sortante tiennent en revanche bon, il est encore possible que le PS change d'avis, pense-t-il. Les socialistes francophones ont jusqu'à présent toujours dit qu'ils ne voulaient pas venir dépanner une suédoise dont ils ne se privent pas de critiquer les résultats.

L'option d'une sorte de gouvernement provisoire ou «d'urgence» ne convainc pas Bart De Wever. «Je ne sais pas ce qu'est un 'gouvernement d'urgence'», balaie-t-il. «S'il obtient une majorité à la Chambre, c'est un gouvernement tout court». Il faudrait de toute manière rassembler une majorité pour faire passer les mesures budgétaires.