Un compost à l'intérieur, c'est possible avec la vermicompostière et le bokashi compost

En moyenne, 71 kilos de déchets compostables sont jetés, par personne, chaque année en Belgique. Ils remplissent nos sacs blancs qui nous coûtent un bras et doivent être traités pour être éliminés alors qu'ils constituent une réelle richesse. Le compostage permet en effet de créer une matière organique vivante très utile pour nourrir notre petit coin de verdure et nos plantes d'intérieur. Voici les deux alternatives les plus faciles pour lancer un compost à l'intérieur, sans mouchettes et sans odeur.
par
ThomasW
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La vermicompostière

À placer dans sa cave, sur sa terrasse ou son balcon, la vermicompostière est composée de plusieurs bacs en plastique posés les uns sur les autres. Il y a des petits trous sur le fond des bacs, de sorte que le «jus», qui s'appelle le percolat, s'écoule facilement jusqu'en bas. Ce dernier doit être enlevé progressivement.

Il faudra environ deux mois pour lancer votre compost. Seule petite contrainte: pour commencer, il faut impérativement trouver un peu de compost mi-mûr, qui contient déjà une petite quantité de vers. Vous pouvez vous en procurer chez quelqu'un qui a déjà un vermicompost. Pour Bruxelles, vous pouvez trouver cela dans le bottin des maîtres composteurs (www.maitrecomposteurs.be). Et l'asbl Worms (www.wormsabsl.org) peut vous informer sur les composts de quartiers, où vous pourrez aussi trouver votre bonheur. Cette asbl a également créé un numéro vert pour répondre à la moindre de vos questions.

Ph. Yvonnic Coomans de Brachene

Le bokashi compost

Le principe est sensiblement identique au vermicompost sauf qu'ici, il faut démarrer le compost avec des micro-organismes (on les appelle les «EM» pour «Efficaces Micro organismes»). Stefania Cao, formée par l'asbl Worms et spécialisée dans le bokashi, a analysé la question du coût du bokashi: «On achète un kit de départ à environ 60 euros. Il est constitué de deux bacs et d'un sachet de micro-organismes. Puis cela revient plus ou moins à un euro par mois pour une famille de quatre personnes. Mais cette dernière économisera en sacs poubelles donc, l'un dans l'autre, cela ne coûte rien.»

Pour commencer son compost, il faut donc se procurer deux bacs, précise-t-elle. «Deux bacs permettent une rotation. On remplit le premier bac, puis on le met de côté pour deux semaines pour qu'il mûrisse et on utilise le deuxième bac pendant ce temps-là.» Vous pouvez les acheter dans des supermarchés bio ou bien sur le site internet de bokashi compost, créé par Stefania (www.bokashicompost.be).

Comme pour le vermicompost, et contrairement aux idées reçues, on peut presque tout mettre dans un bokashi compost: «On peut y jeter des déchets cuits, des protéines animales, des agrumes, des papiers et des cartons non colorés et découpés en morceaux, et même de la litière d'animaux!», explique Stefania Cao. La jeune femme conseille par contre d'éviter les os et de remplir son compost petit à petit car si on met trop de déchets en une fois, cela risque de pourrir.

On fait quoi avec tout ce compost?

Stefania Cao énumère quelques idées pour utiliser le fruit de son compost: «On peut vaporiser le percolat sur nos fleurs et nos plantes, c'est un engrais puissant. Le percolat peut également être utilisé pour entretenir les canalisations. Pour déboucher l'évier, il remplace ces produits très corrosifs qui sentent mauvais, que l'on achète en grande distribution. Le compost, c'est très écologique, dans tous les sens du terme! On peut évidemment aussi booster nos bacs à fleurs et nos pots à plantes aromatiques en mélangeant le compost à de la terre. Dans ce cas-là, il faut prendre une mesure de compost pour deux mesures de terre ‘normale' sinon, c'est trop puissant», précise Stefania. Cette dernière conseille aussi, si on ne sait pas quoi en faire, d'aller déposer son compost dans un compost de quartier ou simplement dans le parc près de chez nous. (lh)