Des membres de la société civile chilienne créent un parti pour changer la Constitution

Une journaliste reconnue, un célèbre guitariste, une victime d'une retentissante affaire de pédophilie dans l'Eglise: plusieurs personnalités de la société civile ont annoncé lundi la création d'un nouveau parti politique au Chili pour défendre un changement de Constitution.
par
sebastien.paulus
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Cette nouvelle formation, baptisée Parti pour la dignité, va militer pour que soit approuvé à l'occasion du référendum du 26 avril le principe d'un changement de la Constitution et la désignation d'une Assemblée constituante.

Le référendum comportera en effet deux questions: l'une sur le remplacement ou non de la Constitution actuelle, héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) et l'autre, le cas échéant, sur la méthode pour la rédiger, un «Congrès mixte» composé de citoyens et de parlementaires, ou une Assemblée constituante de citoyens.

«L'objectif principal est d'offrir un espace à des personnes indépendantes qui ne se sentent pas représentées par les canaux actuels de représentation, et à celles qui veulent être candidat ou candidates» à l'Assemblée constituante, a expliqué la journaliste Maria Olivia Monckeber, lauréate en 2009 du Prix national du journalisme et vice-présidente du nouveau parti.

Des aspirations de gauche

Le président est James Hamilton, une victime du prêtre pédophile Fernando Karadima, accusé d'agressions sexuelles multiples sur des mineurs et au centre d'un vaste scandale qui a secoué l'Eglise catholique chilienne.

Le parti souhaite défendre l'existence d'une Assemblée constituante paritaire entre hommes et femmes avec des représentants des communautés amérindiennes. Le parti naît après trois mois d'une contestation sociale sans précédent au Chili pour dénoncer les inégalités socio-économiques, mouvement qui n'a bénéficié à aucune formation politique traditionnelle.

Le changement de Constitution figure parmi les revendications principales des manifestants, à côté d'une réforme des systèmes de santé, d'éducation et de retraites, qui relèvent essentiellement du secteur privé et sont accusés d'entretenir de profondes inégalités.

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