« J'ai 49 ans, et c'est la 1ère fois que j'entends qu'un tampon doit être changé après 6h »

Après le décès de Maëlle, 17 ans, suite à un choc toxique, le témoignage d'une femme de 49 ans est devenu viral sur Facebook. « J'ai 49 ans, et c'est la première fois que j'entends qu'un tampon doit être changé après 6 heures maximum. (…) A aucun moment les médecins ne se remettent en question », écrit notamment l'utilisatrice.
par
ThomasW
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Le 9 janvier dernier, une jeune Belge de 17 ans a perdu la vie des suites d'un choc toxique, causé par le port d'un tampon hygiénique. Afin que que le décès de Maëlle puisse en empêcher d'autres, Laurence Hennuy, sa maman, a tenu à alerter les femmes et les jeunes filles sur le danger du choc toxique.

"Une humiliation pour la moitié de la population mondiale"

Le décès de la jeune femme a suscité l'émoi et de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Parmi ces messages, il y a celui qu'Isabelle Chevalier a publié sur Facebook ce mercredi 15 janvier. « Il y a cette mort idiote qui aurait totalement pu être évitée. Et tout ce qu'on en entend est une humiliation pour la moitié de la population mondiale : ‘Tout de même, les femmes devraient se tenir au courant, être plus prudentes, changer plus souvent leur tampon. Elles sont cons, ces femmes. Et elles pourraient avoir une meilleure hygiène, c'est quand même pas compliqué' », débute Isabelle.

« Bordel de merde, j'ai 49 ans, et c'est la première fois que j'entends qu'un tampon doit être changé après 6 heures maximum. Sur le petit papier qui accompagne la boîte de tampons que j'utilise actuellement c'est même marqué en toutes lettres : ‘Un tampon se change toutes les 4 à 8 heures selon l'importance de votre flux. (...). Les tampons peuvent être utilisés pendant la nuit. Mais mettez un nouveau tampon avant d'aller vous coucher et retirez-le dès le lever' », poursuit-elle ensuite.

Les médecins mis en cause ?

Isabelle Chevalier se pose ensuite des questions sur les médecins qui ont examiné Maëlle : « A aucun moment les médecins ne se remettent en question. Si je ne m'abuse, la jeune fille en a vu trois, et ils ont tous diagnostiqué une gastro-entérite. Aucun n'a pensé au syndrome de choc toxique. Est-ce parce que c'est extrêmement rare, ou est-ce parce qu'il s'agit d'une pathologie exclusivement féminine? ».

« Et puis est-ce si difficile à comprendre, qu'on n'est pas toujours en mesure de changer notre tampon dans les ‘heures imparties' ? Les lieux publics, les festivals, les aires d'autoroutes, les bus de nuit ont-ils toujours des toilettes avec des éviers et du savon ? Je ne crois pas. Et quand on vit dans la rue, on fait comment ? Et puis quoi, pendant nos règles, on n'a pas le droit de dormir plus de 4 heures d'affilée alors ? », se demande la femme de 49 ans.

« Vous avez déjà porté une serviette de nuit, les mecs? »

« Vous avez déjà porté une serviette de nuit, les mecs ? Et même une de jour ? Vous avez déjà vécu cet inconfort, cette gêne permanente à l'idée que ça se voie, que ça se sente (ouais, désolée, c'est trivial, ouais), que ça fuite ? Et les culottes absorbantes, parlons-en. Si on veut en avoir un jeu de sept, ce qui parait être un minimum, il faut compter environ 175 euros! Pourquoi ne serait-ce pas remboursé ? Ça concerne la moitié du monde. Les femmes vivent ça tous les mois, 4 à 7 jours par mois, pendant 40 ans de leur vie. Ah mais j'oubliais, c'est le privilège d'être femme. C'est le prix à payer. On donne la vie, tout de même, alors, hein, fermons notre grande gueule... », conclut Isabelle Chevalier.

Le coup de gueule poussé par Isabelle a touché de nombreuses femmes sur Facebook. En 24h, la publication a été partagée à plus de 700 reprises et a suscité une centaine de commentaires dans lesquels de nombreuses personnes la remercient et partagent également leurs expériences.

En Belgique, environ cinq cas du syndrome du choc toxique sont rapportés chaque année.