Des enfants font de l'art avec des déchets plastiques provenant de l'Escaut

La Belgodyssée est une initiative de la RTBF, de la VRT et du Fonds Prince Philippe, en partenariat avec Metro et les Éditions de l'Avenir, et avec le soutien de la Chancellerie du Premier Ministre. Ce concours de reportage annuel favorise la collaboration entre jeunes journalistes en devenir, issus des différentes communautés de notre pays, qui travaillent en duos bilingues. À l'occasion de l'édition de cette année, ils mettent en exergue des initiatives positives dans la lutte contre le changement climatique. Avec un groupe d'enfants, Andries Haesevoets et son binôme ont transformé des déchets plastiques en petites œuvres d'art.
par
ThomasW
Temps de lecture 3 min.

Stormkop, une maison à projet dans le domaine de l'éducation à l'art située aux Droogdokken à Anvers, récupère avec des enfants les plastiques jetés sur les rives de l'Escaut et en fait de l'art. Par le biais de cette initiative, l'organisation a pour but de stimuler les enfants et de les inciter à se retrousser les manches.

«Nous allons marauder avec les enfants plusieurs fois par semaine», explique Lot Saldien, responsable de la communication. Elle nous emmène avec une poignée d'enfants et leurs parents. «Marauder signifie que l'on va ramasser des déchets. Mes collègues et moi, nous sommes effrayés par l'énorme quantité de déchets au bord de l'Escaut. Pendant le maraudage, nous essayons avec les enfants de considérer les déchets en nous focalisant sur une solution. On peut déprimer en voyant toute cette saleté ou on peut passer à l'action. Nous avons choisi la seconde option.» En cinq minutes à peine, nous collectons trois seaux de déchets remplis à ras bord. Elko Credentino (9 ans), un des enfants du groupe, est manifestement impressionné: «Ces déchets plastiques sont mauvais pour la nature et pour les petites bêtes qui vivent dans l'Escaut. Elles mangent toutes ces ordures et puis elles meurent. J'espère que le monde sera plus propre quand nous serons adultes.»

Plastiquarium

Rose Van de Leest (42 ans), musicienne, nous accompagne pendant la maraude, mais elle avait déjà découvert l'existence de ce dépotoir au bord de l'Escaut précédemment lors de ses balades avec son chien. Pour le décor d'un concert avec son groupe Capsule à l'Arenbergschouwburg, elle avait rassemblé il y a quelques années des déchets plastiques provenant de l'Escaut. Après son concert, Rose Van de Leest avait décidé d'en faire autre chose. «Nous avons amené tous ces déchets plastiques dans un ancien chantier naval sur l'Eilandje et nous les avons triés par couleur. L'endroit a ainsi été transformé en «plastiquarium» et, par la suite, Stormkop s'est aussi installé dans le bâtiment. Après la maraude, vous pouvez y nettoyer et trier les déchets et, ensuite, les enfants peuvent en faire des petites œuvres d'art très créatives.»

Des repas en plastique

«Au départ, on tissait des œuvres d'art et des carpettes avec les déchets plastiques. Aujourd'hui, l'accent est mis sur les repas en plastique», explique Lot Saldien. «Nous mangeons par semaine l'équivalent d'environ une carte bancaire sous forme de plastique. C'est beaucoup et c'est la raison pour laquelle nous avons trouvé qu'il était ludique d'en faire quelque chose.» Les enfants choisissent leur plat favori dans un livre de cuisine et le reproduisent ensuite avec les déchets plastiques qu'ils ont maraudés.

Journal de bord

Flore Oorts (12 ans) a participé l'été dernier à un camp de vacances chez Stormkop. Elle a écrit toutes ses expériences dans un journal. «Je me souviendrai toujours du maraudage. Cela m'a vraiment frappée. Je ne comprends pas pourquoi les gens viennent abandonner leurs déchets ici sans se poser de questions», raconte Flore. «Je trouve important de savoir ce qu'on achète. Remplacer une bouteille en plastique par une gourde est par exemple déjà un bon moyen.»

Qui suis-je ?

Nom: Andries Haesevoets

Âge: 22 ans

Études: Master en Études Culturelles (KU Leuven), Bachelier Passerelle en Journalisme (Thomas More Hogeschool)

Domicile: Zonhoven