Buizingen : Infrabel va en appel "Un couteau dans le cœur des victimes"

Anita Mahy, présidente de l'ASBL "Catastrophe ferroviaire Buizingen: plus jamais", a déploré vendredi la décision d'Infrabel d'interjeter appel du jugement concernant la catastrophe de Buizingen. "C'est un couteau dans le coeur des victimes", a-t-elle réagi.
par
ThomasW
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La société gestionnaire du réseau ferroviaire a estimé que les motivations évoquées dans le jugement "fragilisent fortement" son fonctionnement. Elle avance que, pour s'y conformer, seuls 400 trains quotidiens pourraient encore circuler sur la jonction Nord-Midi au lieu des 1.200 actuels. "Les gestionnaires d'Infrabel disent que le tribunal exige trop de sécurité et qu'ils doivent prévoir l'inimaginable pour prévenir les catastrophes", commente Anita Mahy.

"Ce serait pour cette raison qu'ils vont en appel, mais on se demande s'ils se préoccupent vraiment de la sécurité. Avec le protocole d'accord social que les syndicats ont refusé, Infrabel voulait imposer aux signaleurs de faire des prestations de 12 heures d'affilée. C'est risquer de provoquer un nouveau Buizingen", dénonce-t-elle. À ses yeux, cela contredit totalement les recommandations de la commission parlementaire Buizingen, qui demandait à des services plus humains. "Aller en appel contre ce jugement, c'est donc un couteau dans le coeur des victimes."

La présidente de l'ASBL "Catastrophe ferroviaire Buizingen: plus jamais" remarque que le personnel s'est vu refuser une augmentation de 1,1%, qui avait été demandée en contrepartie d'une hausse de la productivité. Celle-ci a bien été réalisée à hauteur de 20% et avec un personnel restreint, constate Anita Mahy. "Luc Lallemand (administrateur délégué d'Infrabel, NDLR) a, lui, demandé 8% d'augmentation sur son gros salaire, pour prolonger son mandat, qui devait prendre fin en novembre, jusqu'à l'arrivée de son successeur", relève-t-elle encore. La responsable apprécie par contre que la SNCB n'aille pas en appel par respect envers les victimes.