Inefficace, la réforme de l'accès à l'allocation d'insertion n'incite pas les jeunes à trouver un emploi

La réforme de l'accès aux allocations d'insertion entreprise par le gouvernement Michel n'a pas amélioré l'accès des jeunes à l'emploi, selon une étude de la Banque nationale de Belgique (BNB) relayée par L'Echo et De Tijd, vendredi. Au moment de son entrée en vigueur, les responsables politiques présentaient pourtant cette mesure comme un incitant à l'emploi.
par
oriane.renette
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Les allocations d'insertion sont perçues par les jeunes diplômés qui n'ont pas trouvé un emploi. Le gouvernement Di Rupo avait décidé de limiter dans le temps ces allocations (elles prennent fin au but de trois ans). Lors de son entrée en fonction en 2014, le gouvernement Michel avait décidé de durcir les conditions d'accès: le paiement cesse lorsque le jeune atteint 25 ans et les demandeurs de moins de 21 ans doivent produire un diplôme pour y avoir droit.

Pour justifier ce durcissement, les responsables politiques avançaient vouloir inciter les jeunes à se trouver un emploi. Or, la BNB conclut que les mesures semblent n'avoir eu qu'un impact marginal sur l'emploi des jeunes. «D'un point de vue politique, la suppression de ces allocations ne fut pas une bonne décision», peut-on lire.

Effet pervers

«Nous savons que certains chômeurs sont dans une certaine mesure davantage motivés à chercher un emploi en l'absence d'allocations», explique Bart Cockx (UGent), un des experts ayant participé à l'étude. «Vu qu'il faut au moins un an avant que les jeunes diplômés aient droit à l'allocation d'insertion, ceux qui sont sensibles à cet incitant trouvent du travail avant cette échéance.»

Pour d'autres, la mesure a un effet pervers. Lorsqu'ils perdent leur droit aux allocations, l'obligation de l'inscrire ou Forem, chez Actiris ou au VDAB prend fin. Le risque est réel que ces personnes disparaissent alors du radar des services de placement et aient encore plus de mal à trouver un emploi.