« Les femmes ne veulent plus écarter les jambes » : les propos misogynes d'un chirurgien suscitent plaintes et polémique

L'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH) va se porter partie civile contre le chirurgien plasticien Jeff Hoeyberghs, dont les propos sexistes tenus lors d'une conférence du KVHV, une association étudiante flamande conservatrice, ont suscité l'indignation. «Les déclarations de Jeff Hoeyberghs incitent à la discrimination et à la haine contre les femmes. C'est la mission de l'institut d'intervenir», a fait savoir mercredi sa directrice adjointe, Liesbet Stevens.
par
oriane.renette
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Les propos en cause remontent à la semaine dernière, lors d'une conférence à l'Université de Gand, où M. Hoeyberghs avait été invité par le KVHV. L'homme y a enchaîné les stéréotypes misogynes et haineux. «Les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l'argent, mais elles ne veulent plus ouvrir les jambes», a-t-il par exemple lancé. «On ne peut pas traiter une femme sur un pied d'égalité sans devenir son esclave», a-t-il ajouté.

Belgique : les propos misogynes d'un docteur choque des étudiants https://t.co/lDxoTeyVEF @RTBFinfo pic.twitter.com/RQcItK8KB4

— L'important (@Limportant_fr) December 11, 2019

«Les scientifiques sont principalement des hommes. Chez les femmes, il y a toujours leurs émotions qui interviennent», a-t-il encore osé, entre autres plaidoyers contre les mères célibataires ou le mouvement #MeToo. Le chirurgien esthétique de Maaseik a aussi dit assumer interrompre ses collègues féminines lors de réunions scientifiques.

Plus de 1.000 plaintes

L'Université de Gand s'est clairement distanciée de ces déclarations, en «contradiction flagrante» avec ses valeurs. Après leur diffusion sur les réseaux sociaux, l'IEFH a reçu plus d'un millier de plaintes. «C'est un signal clair que ces propos ne sont pas tolérables dans notre société», selon Liesbet Stevens.

«Quand on décrit les femmes comme paresseuses et bêtes, on abaisse le seuil pour les discriminer. Quand on dit qu'elles doivent ouvrir les jambes, on abaisse le seuil pour les violer. Les propos misogynes et dénigrants de Jeff Hoeyberghs incitent à la haine contre les femmes, et contribuent à un climat de discrimination et de violence contre les femmes», analyse Mme Stevens.

En conséquence, l'IEFH a décidé d'agir en justice pour violation de la loi contre le sexisme dans l'espace public.