Des cinémas bruxellois «redécorés» pour réclamer la déprogrammation du nouveau Polanski

Un «collectif d'associations, de militant.e.s et de personnalités», comme il se définit, a décoré à sa façon, dans la nuit de mardi à mercredi, les façades de trois cinémas bruxellois qui diffusent «J'accuse», le nouveau film du réalisateur Roman Polanski. Il exige que le long métrage soit déprogrammé, le Polonais étant accusé de plusieurs viols sur des actrices qui étaient alors mineures.
par
oriane.renette
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Sur les portes et façades des cinémas UGC De Brouckère, UGC Toison d'Or et Cinema Palace, plusieurs affiches ont été placardées avec des photos de Polanski et des messages tels que «Pédocriminel impuni», «Laisse les petites filles tranquilles», «J'abuse et vous financez» ou encore «Polanski violeur, cinéma coupable, public complice».

Le film «J'accuse» porte sur la célèbre erreur judiciaire de la fin du XIXe siècle, l'accusation à tort du capitaine Alfred Dreyfus. «L'indécence est à son comble avec ce film sur l'affaire Dreyfus, symbole de l'injustice subie, que Polanski tente de s'approprier. Il est indigne et scandaleux de voir ce film sortir et d'en voir la promotion dans les médias et dans nos rues», dénonce le collectif à l'origine de l'action nocturne.

Belga / N. Quintelier

Belga / N. Quintelier

"Cette impunité doit cesser"

Roman Polanski avait plaidé coupable en 1977 de détournement de mineure pour avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Le réalisateur a ensuite fui les Etats-Unis à la suite d'un changement de position du juge, qui risquait de le condamner à une peine plus lourde que prévue. Entre-temps, d'autres jeunes femmes ont accusé l'homme de viols.

«L'impunité dont jouit cet homme doit cesser. Le soutien considérable qu'il reçoit des membres de l'industrie du cinéma dans son ensemble doit cesser. La promotion, ou la volonté de faire la promotion de ses oeuvres cinématographiques doit cesser», estime encore le collectif.