La tension continue de monter à Hong Kong

Le Parlement chinois est la seule autorité pouvant statuer sur la mini-Constitution de Hong Kong, a insisté mardi un de ses porte-paroles, critiquant une décision de la Haute cour de la ville semi-autonome qui a jugé anticonstitutionnelle l'interdiction du port du masque par les manifestants.
par
Clement
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«La décision de la Haute cour de Hong Kong affaiblit gravement la gouvernance du chef de l'exécutif et du gouvernement de la RAS» (région administrative spéciale), a déclaré Jian Tiewei, porte-parole de la commission des affaires législatives du comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP, le parlement chinois), selon les médiasd'Etat.

L'interdiction du port du masque décidée le mois dernier par l'exécutif hongkongais pour tenter de désamorcer la contestation pro-démocratie a été jugée lundi anticonstitutionnelle par la Haute cour de l'ancienne colonie britannique.

Les manifestants hongkongais ignoraient cette interdiction et continuaient à porter des masques afin d'empêcher leur identification par les forces de l'ordre. La Haute cour hongkongaise a estimé que la loi allait «au-delà de ce qui est raisonnablement nécessaire», selon un résumé de cette décision qui constitue une victoire symbolique pour les manifestants mobilisés depuis plus de cinq mois contre l'ingérence jugée croissante de Pékin dans les affaires du territoire.

En réaction, M. Jian a estimé que seule l'ANP avait le pouvoir de décider si une loi est ou non conforme à la loi fondamentale hongkongaise. «Aucune autre institution n'a le droit de rendre un jugement ou une décision», a-t-il déclaré.

Les manifestants toujours cernés

De son côté, la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a estimé mardi matin que les manifestants retranchés dans un campus de Kowloon n'avaient d'autre option que de se rendre, s'ils souhaitaient une solution pacifique à ce face-à-face tendu avec les policiers.

«Ce but ne peut être atteint qu'avec la pleine coopération des manifestants, et notamment bien sûr des émeutiers qui doivent cesser les violences, rendre les armes et sortir pacifiquement en écoutant les instructions de la police», a déclaré Mme Lam lors d'une conférence de presse, sa première depuis le début du siège de l'Université polytechnique (PolyU) dimanche.

Mme Lam a estimé à une centaine le nombre de personnes toujours retranchées dans ce campus devenu le principal front de la contestation hongkongaise. Des centaines de protestataires s'y sont retranchés ce week-end, repoussant les tentatives de la police pour les déloger au moyen de cocktails Molotov, en jetant des briques et en tirant des flèches.