À quel point a-t-on tendance à mentir pour mieux séduire l'autre ?

Une nouvelle recherche montre que la stimulation sexuelle cérébrale encourage les initiatives pour amorcer les relations... quitte à mentir pour mieux séduire l'autre. 
par
ThomasW
Temps de lecture 3 min.

Vous êtes en soirée, vous discutez avec cette personne qui vous attire depuis quelque temps déjà. Mais vous commencez par vous poser des questions sur la véracité de ses propos. Il/elle a vraiment fait tous ces voyages ? Son job est-il aussi intéressant qu'il/elle le prétend ?

Une tendance à embellir la réalité

Cette attitude consistant à enjoliver la réalité, voire carrément à mentir, pour mieux séduire l'autre est plus courante qu'on ne le pense. Une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l'université de Rochester (Etats-Unis) et du Centre interdisciplinaire Herzliya (Israël) s'est d'ailleurs penchée sur le sujet.

Publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology, la recherche a porté sur 634 jeunes (328 filles et 306 garçons) hétérosexuels âgés en moyenne de 25 ans. Les participants ont pris part à quatre expériences distinctes. L'objectif global était de déterminer si le fait de stimuler les zones du cerveau favorisant l'excitation sexuelle poussait les personnes à modifier leur comportement. Au cours de quatre études, les psychologues ont exposé les volontaires du groupe témoin à des stimuli sexuels (et des stimuli neutres pour le groupe témoin).

Une stratégie pour faire bonne impression

Deux des participants ont été invités (dans un premier temps) à résoudre un dilemme auquel était confrontée une tierce personne fictive qui devait accepter une offre d'emploi à l'étranger ou refuser cette même offre pour rester proche de ses amis et de sa famille. Les volontaires, qui ont fait des choix opposés, ont ensuite dû confronter leurs arguments entre eux pour justifier leur décision.

Les résultats montrent que les participants qui avaient été sexuellement stimulés étaient plus susceptibles d'exprimer leur accord avec une opinion contraire préconisée par un participant de sexe opposé. Les auteurs de l'étude interprètent ce comportement comme une stratégie visant à faire bonne impression auprès de l'étranger, augmentant ainsi la probabilité de se rapprocher de lui.

Tricher sur le nombre de ses partenaires : un grand classique

La seconde expérience a consisté à poser des questions précises aux volontaires sur leurs préférences dans le cadre de leurs relations intimes : par exemple si cela les dérangeait d'avoir un partenaire désordonné ou s'ils aimaient se câliner après les ébats sexuels. Les participants ont ensuite dû confronter leurs réponses à ceux d'inconnus. Les chercheurs ont constaté que même un stimulus sexuel inconscient amenait les participants à se conformer davantage aux préférences d'un partenaire potentiel.

Les deux dernières expériences consistaient à indiquer le nombre de partenaires sexuels. Les participants à l'étude ont d'abord dû donner ce renseignement à des personnes étrangères, puis fournir la même information une nouvelle fois, mais dans le cadre d'un questionnaire anonyme. Là encore, les chercheurs ont constaté que les hommes et les femmes (qui étaient tous sexuellement stimulés) avaient tendance à diminuer le nombre déclaré d'anciens partenaires sexuels lorsqu'ils discutaient avec une personne susceptible de les attirer.

Un désir intense d'impressionner un partenaire potentiel

"Le désir d'impressionner un partenaire potentiel est particulièrement intense lorsqu'il s'agit de préférences qui sont au cœur de l'établissement d'un lien intime. De tels changements d'attitude peuvent être perçus comme une exagération subtile ou comme un geste anodin pour impressionner un partenaire potentiel ou pour se rapprocher de lui", concluent les auteurs de l'étude.