Coupable d'agressions sexuelles, ce dentiste peut poursuivre son activité

Un dentiste belge âgé d'une trentaine d'années a été reconnu coupable d'une dizaine d'agressions sexuelles en pleine consultation. Pourtant, il peut poursuivre son activité.
par
ThomasW
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L'affaire avait éclaté dans la presse belge à la fin de l'année dernière. W.D, un dentiste aujourd'hui âgé de 36 ans, était accusé par une dizaine de patientes d'agressions sexuelles. Les faits se sont déroulés entre 2016 et mai 2017 dans son cabinet dentaire situé à Damme, près de Bruges.

L'homme profitait des consultations et de la position de faiblesse dans laquelle se trouvaient ses patientes pour les toucher au niveau du sexe et de la poitrine. « Il m'a touché les seins et l'entrejambe alors que j'étais allongée dans le fauteuil dentaire », avait notamment témoigné l'une des 16 femmes à avoir déposé plainte contre le dentiste.

"J'ai parfois dépassé les limites"

Inculpé, l'homme avait reconnu les faits. "J'avoue que j'ai parfois dépassé les limites et que j'ai fait des choses qui n'avaient rien à faire dans un cabinet dentaire", avait-il avoué. Reconnu coupable et placé en détention, le dentiste est aujourd'hui libre et il peut poursuivre son activité.

En effet, la chambre du conseil de Bruges lui a accordé une suspension du prononcé. La justice belge a estimé qu'il présentait un faible risque de récidive, qu'il avait présenté ses remords et qu'il avait déjà indemnisé en partie ses victimes. Elle s'est notamment basée sur l'analyse psychiatrique du dentiste. Un expert a considéré qu'il n'avait pas agi suite à une pulsion sexuelle mais qu'il souffrait plutôt d'un trouble de la personnalité pour lequel il devra obligatoirement être suivi.

Libre d'à nouveau exercer

Aujourd'hui, W.D est donc libre d'exercer à nouveau son métier, y compris auprès de patientes de sexe féminin. Une décision que les victimes ont beaucoup de mal à accepter. « Nous voulions une peine sévère pour cet homme, pas de l'argent. Mais il ne se passe rien. Ce n'est pas parce que l'auteur des faits est dentiste que tout à coup tout est permis », a exprimé la mère d'une victime.

En 2016, le ministre belge de la justice avait voulu  discuter d'une interdiction légale pour les juges de faire bénéficier une personne prévenue de viol d'une suspension du prononcé. Cette proposition, qui aurait évité qu'une telle situation puisse se produire, n'avait cependant pas été retenue.