Après les stades, le Qatar commence à climatiser les rues
Lors des Mondiaux d'athlétisme qui se sont déroulés il y a quelques semaines à Doha, les sportifs participants et les rares spectateurs ont découvert un stade entièrement climatisé. Basée sur une centrale produisant de l'eau glacée et la transformant en air froid expulsé par 3.000 canons disposés autour de la piste, l'installation a permis de faire passer la température de 40° à environ 25°.
Des rues climatisées au Qatar
Cette mesure de climatisation n'a pas manqué de faire polémique un peu partout dans le monde. Ce n'est pourtant qu'un début puisqu'en 2022, pour la Coupe du Monde, huit stades de foot seront climatisés de la sorte. Depuis peu, les sportifs ne sont plus les seuls à profiter de cette climatisation à ciel ouvert au Qatar. En effet, le Washington Post, relayé en français par Le Parisien, a révélé que le pays, l'un des plus chauds du monde, avait commencé à climatiser les trottoirs et les marchés extérieurs.
Une question de survie ?
Au Qatar, sévèrement touché par le réchauffement climatique, la mesure a ses défenseurs. « Sans ces climatiseurs, la vie à l'extérieur serait tout simplement insupportable », s'est justifié le fondateur de l'Organisation du Golfe pour la recherche et le développement. « C'est une question de survie. Il fait trop chaud. C'est la réalité », s'est défendu un militant du mouvement écologiste Arab Youth Climate Movement Qatar.
Effectivement, la température couplée à un taux d'humidité proche de 100 % est telle qu'il y est possible de mourir de chaud. Une récente étude scientifique a d'ailleurs montré que 200 migrants népalais travaillant au Qatar étaient morts d'un arrêt cardiaque causé par un choc thermique sévère.
60 % de l'électricité du pays pour la clim
Selon les données de la Banque mondiale, le Qatar est le plus grand pays émetteur de gaz à effet de serre par habitant. Il consacre actuellement 60 % de son électricité à la climatisation. Certains scientifiques estiment que la consommation en énergie pour refroidir le pays pourrait être deux fois plus importante en 2030 par rapport à 2016.