Quito, la capitale de l'Equateur en état de siège, plusieurs incidents devant le Parlement

De nouveaux incidents entre les forces de l'ordre et des manifestants essayant de prendre d'assaut le Parlement équatorien ont éclaté mardi après-midi aux abords du bâtiment, à la veille d'une manifestation géante contre la hausse massive du prix de l'essence par le gouvernement.
par
Clement
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Après une brève incursion, jusque dans l'hémicycle du Parlement, un groupe de protestataires a été repoussé par des policiers et des militaires, selon la télévision locale. Les forces de l'ordre, qui bouclaient le quartier, ont fait usage de gaz lacrymogène envers des centaines de manifestants au visage masqué et armés de bâtons. Des milliers d'indigènes et de paysans continuaient d'affluer vers la capitale équatorienne Quito pour participer mercredi à une manifestation au côté des syndicats.

En face, le gouvernement apparaissait fragilisé, les protestations faisant chuter d'un tiers la production nationale de brut. Les incidents ont poussé l'exécutif à décréter jeudi l'état d'urgence et à se délocaliser dans la ville portuaire de Guayaquil, la capitale économique. Ce petit pays andin est secoué depuis début octobre par un mouvement social inédit depuis 2007, marqué par des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie, des manifestations parfois violentes et des grèves paralysant le pays.

Le Venezuela accusé

Lundi soir, dans un discours radio-télévisé, le président Moreno a réagi aux troubles en accusant le chef de l'Etat vénézuélien, «le satrape (Nicolas) Maduro», et son propre prédécesseur, Rafael Correa, d'avoir «activé» un «plan de déstabilisation».

En réponse, dans une vidéo diffusée mardi sur les réseaux sociaux, Rafael Correa, qui réside en Belgique, a nié toute tentative de putsch et demandé la tenue d'élections anticipées. «Il n'est pas question de putsch. En démocratie, les conflits se règlent dans les urnes et c'est exactement ce que nous demandons: (...) avancer les élections en cas de grave agitation sociale, comme celle que nous connaissons», a déclaré l'ex-président (2007-2017), farouche opposant de son ex-allié et successeur Lenin Moreno.