Les migrants qui travaillent au Qatar ne sont toujours pas payés, dénonce Amnesty

par
Belga
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Des centaines de travailleurs migrants attendent toujours en vain d'être rémunérés et indemnisés alors que le Qatar s'était engagé à améliorer les droits des travailleuses et travailleurs, dénonce jeudi dans un nouveau rapport Amnesty International, qui parle d'une "situation désespérée". Le rapport de l'organisation expose le cas de plusieurs centaines de travailleurs migrants employés par trois entreprises de construction et de nettoyage (Hamton International, Hamad bin Khaled bin Hamad et United Cleaning) "qui ont abandonné tout espoir de justice et sont rentrés chez eux sans un sou depuis mars 2018".

Les autorités du Qatar avaient pourtant mis en place de nouvelles commissions chargées de résoudre rapidement les conflits du travail, dans le cadre des réformes convenues en amont de la Coupe du monde de football de 2022.

D'après un rapport du Département d'État américain, des nouvelles commissions ont reçu plus de 6.000 plaintes en 2018. "En raison du nombre très faible de magistrats y siégeant, les travailleurs n'ont d'autre choix que de patienter pendant des mois avant le traitement de leur dossier. Même dans les cas où elles accordent une indemnisation au requérant, celle-ci est rarement versée et, à ce jour, le Qatar n'a pas mis en place le fonds de soutien qu'il avait promis en octobre 2018", regrette Amnesty International.

Si certains travailleurs ont finalement reçu une partie des sommes que leur devait leur employeur en contrepartie du retrait de leur plainte, la plupart sont rentrés chez eux sans avoir rien touché, pointe encore l'organisation, soulignant qu'aucun d'entre eux n'a été indemnisé par le biais du système des commissions.

Amnesty exhorte le Qatar à mettre à disposition davantage de magistrats pour garantir le traitement rapide des plaintes, financer intégralement le fonds d'indemnisation et veiller à ce que les entreprises ne respectant pas les règles soient traduites en justice.

Le Qatar accueille quelque deux millions de travailleuses et travailleurs migrants.

Source: Belga