Mathieu Kassovitz condamné pour avoir injurié la police

"Bande de bâtards": l'acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz a été condamné jeudi à un total de 1.000 € d'amende pour un tweet moquant une opération antidrogue de la police dans un hôpital de Nantes en décembre 2017.
par
Pierre
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Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré le réalisateur du film "La Haine" coupable d'"injure publique" envers des fonctionnaires dépositaires de l'autorité publique, uniquement pour les propos "bande de bâtards".

Il a condamné l'acteur, dans deux jugements distincts, à une amende de 500 € et à verser un euro de dommages et intérêts à chacun des 17 agents qui avaient porté plainte contre lui. Ceux-ci réclamaient 3.000 € chacun.

A l'audience en mai, Mathieu Kassovitz avait défendu une simple "raillerie" face à la "vantardise" de la Sécurité publique: il avait expliqué avoir réagi à une publication de la Direction départementale de la sécurité publique de Loire-Atlantique faisant état des résultats d'une opération de sécurisation et recherche de stupéfiants à l'hôpital psychiatrique Saint-Jacques, lors de laquelle 24 policiers avaient été mobilisés et 7 grammes de résine de cannabis découverts dans la chambre d'un patient.

"Bande de bâtards. 7g ! !! 24 policiers ! !! !! Vous êtes une belle bande de bon à rien @Police nationale", avait tweeté Mathieu Kassovitz, s'attirant la colère de syndicats policiers.

"Pas une insulte"

A la barre de la 17e chambre correctionnelle, il s'était désolé de la "susceptibilité" des policiers, qu'il n'avait pas voulu "blesser" et qu'il "respecte".

"Moi, j'ai été éduqué beaucoup dans la rue. La 'bande de bâtards', ce n'est pas une insulte, je l'utilise aussi pour les amis", avait-il assuré.

L'acteur, volontiers polémique, avait fermé ses comptes sur les réseaux sociaux quinze jours avant le procès, jugeant que son "point de vue n'a(vait) plus d'intérêt".

Le tribunal n'a condamné qu'une partie de ses propos: les termes "belle bande de bon à rien", "employés au regard de la disproportion apparente entre les moyens employés et le résultat de l'opération (...) ne dépassent pas les limites admissibles de la liberté d'expression dans une société démocratique", selon la décision du tribunal.

En revanche, l'expression "bande de bâtards" est "outrageante" et "marque le mépris envers les forces de l'ordre", estime le tribunal, qui ne condamne donc l'acteur que pour cette seule expression.