Pourquoi le vélo a de plus en plus de succès

Bruxelles, ville de cyclistes? Il y avait bien peu de monde pour y croire il y a dix ans: trop de côtes, pas assez d'infrastructures… Pourtant, les Bruxellois s'y mettent. Le nombre de cyclistes a augmenté en moyenne de 13% par an depuis 2010, constate l'Observatoire régional du vélo. Les raisons sont multiples.
par
Marie
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De meilleures infrastructures

Dans le pays de cyclistes qu'est la Belgique, Bruxelles a longtemps brillé pour son manque de pistes cyclables. Le réseau est encore loin de couvrir correctement la région, mais la situation s'améliore. Entre 2014 et 2019, 35 km de pistes cyclables en site propre ont été aménagés. Un projet est en cours pour doubler la petite ceinture de pistes cyclables. Les organisations de cyclistes estiment certes que les travaux n'avancent pas assez vite, mais la situation s'est améliorée de façon notable au cours des dernières années. Et cela devrait continuer, puisque la nouvelle ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt, veut doubler la part modale du vélo au cours des cinq prochaines années.

Un mode de transport rapide…

Tout cycliste a l'habitude de doubler des files de voitures à l'arrêt dans Bruxelles. «Un vélo, ça ne va pas toujours très vite… Mais beaucoup plus vite qu'une voiture à l'arrêt», s'amuse Guillaume, un cycliste quotidien entre Saint-Gilles et le centre de Bruxelles. Avec une vitesse moyenne de 11,3 km/h dans le centre-ville en 2018, et bien moins lors des heures de pointe, le vélo apparaît bien comme une solution de transport relativement rapide par rapport à la voiture.

… sans problème de stationnement

Le vélo est d'autant plus rapide qu'il permet de se rendre jusqu'à sa destination finale sans avoir à se garer à plusieurs centaines de mètres. La question du stationnement devrait d'ailleurs rendre le vélo toujours plus avantageux, puisque le nombre de places de parking diminue constamment: de 293.000 en 2005, il est passé à 265.000, et devrait diminuer à 200.000 d'ici 2030.

Bien moins cher qu'une voiture

Posséder une voiture coûte cher, très cher: il faut l'acheter, l'entretenir, l'assurer, la stationner, et l'alimenter en carburant. Selon le CarCost Index publié par un loueur de voitures, il faut compter entre 6.000 et 7.000 € par an pour posséder un véhicule en Belgique. Le coût que représente l'achat d'un bon vélo et son entretien représentent une paille par rapport à ceux d'un véhicule!

Des ateliers pour les soucis techniques

Savoir entretenir un vélo n'a rien de sorcier. Pourtant, cela peut décourager celui qui n'y connaît rien. De plus en plus de villes proposent des ateliers pour faire réparer son destrier pour des prix modiques, ou emprunter les outils adaptés pour les réparer soi-même. À Bruxelles, l'asbl Cyclo dispose de neuf ateliers et un atelier mobile.

La masse critique

Plus il y a de vélos en circulation, plus les usagers se sentent en sécurité. Et plus les automobilistes peuvent être tentés de s'y mettre (surtout lorsqu'ils voient des vélos remonter en quelques secondes le bouchon dans lequel ils sont coincés). Le nombre de cyclistes a progressé de 16% l'an dernier, à environ 35.000 cyclistes par jour. Leur présence est ainsi de plus en plus visible sur les routes, constituant ainsi une «masse critique» qui est un gage de sécurité. Un groupe du même nom organise chaque dernier vendredi du mois une manifestation à vélo à travers les rues de la capitale pour inciter au développement du vélo.

Les vélos électriques

Les défenseurs du vélo ne cachent à personne que, oui, à Bruxelles, il y a parfois de belles montées. «Ça n'est pas non plus l'Alpe d'Huez…», relativise un cycliste. Mais cela suffit à décourager certains cyclistes potentiels, par peur de se fatiguer, ou d'arriver au travail en sueur. Face à cela, le vélo électrique offre une alternative plus que satisfaisante. Les deux-roues en libre-service Jump (Uber) et Billy Bike, connaissent un succès croissant. Ce dernier vient d'ailleurs d'ajouter 150 nouveaux vélos à sa flotte afin de desservir l'essentiel de la région bruxelloise.