Estonie: une manifestation contre l'entrée de l'extrême droite au gouvernement

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Belga
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Plusieurs centaines d'Estoniens - un nombre considérable dans un pays de 1,3 million d'habitants - ont manifesté samedi à Tallinn pour demander la démission du gouvernement auquel ils reprochent la présence d'un parti d'extrême droite. Les manifestants ont apporté des banderoles et des panneaux en estonien, en anglais et en russe, avec des slogans tels que "Combattre le fascisme c'est mon entraînement cardio" et "Non au racisme, non à l'islamophobie, non à la haine, non à la violence".

La protestation a été organisée par le mouvement "Oui à la liberté, non au mensonge", créé lorsque le parti du Centre du Premier ministre Juri Ratas avait entamé des pourparlers de coalition avec les conservateurs du parti Isamaa et la formation d'extrême droite EKRE, en mars dernier.

EKRE, eurosceptique, est connu pour sa rhétorique populiste et anti-migrants. C'est la première fois qu'un parti de cette orientation se trouve au gouvernement estonien depuis la chute du communisme.

"C'était une protestation contre un parti du gouvernement qui voudrait détruire tout ce qui avait été bâti au cours des trente dernières années et faire de l'Estonie un pays d'extrême droite", a dit à l'AFP l'un des organisateurs, Siim Tuisk.

Avant la manifestation, ses animateurs ont dénoncé des membres du gouvernement qu'ils ont accusés d'"insulter et d'intimider les médecins, les chercheurs, les défenseurs de l'environnement, les étudiants étrangers et les minorités". "Jusqu'à présent, le seul groupe à bénéficier de la politique du gouvernement sont les buveurs d'alcool", ont-ils affirmé dans un communiqué, faisant allusion à la baisse de la taxe sur les boissons alcoolisées, introduite pour encourager les Estoniens à en acheter chez eux plutôt qu'en Lettonie et augmenter les ventes aux touristes finlandais.

La manifestation a été tenue le jour anniversaire du référendum ayant décidé l'adhésion du pays à l'UE.

source: Belga