Halte à la chasse aux mauvaises herbes !

L'été donne souvent envie d'arranger son jardin, et l'un des premiers réflexes est souvent de se débarrasser des mauvaises herbes. Voilà là… une bien mauvaise idée!
par
Clement
Temps de lecture 3 min.

Le poète américain Ralph Waldo Emerson disait qu'une mauvaise herbe n'était qu'une plante dont on n'avait pas encore trouvé les vertus. De nombreux jardiniers amateurs se sont ralliés à cette idée, et recommandent de laisser proliférer quelques mauvaises herbes dans son jardin.

Pourquoi les laisser?

Quand une mauvaise herbe pousse sur vos terres, c'est qu'elle en a trouvé la possibilité. Elle a donc un rôle, comme couvrir la terre pour préserver le sol. Vu comme cela, l'arracher devient… un non-sens. Elles peuvent aussi donner des indices sur la qualité du sol. Le plantain témoigne ainsi d'un sol trop tassé, qui ne sera pas propice à un potager.

Ces mauvaises herbes, qui ont surtout le défaut de ne pas pousser au bon endroit, sont également un atout pour la biodiversité. Elles font office de «restaurant» pour certains insectes. L'ortie et la ronce attirent diverses espèces de chenilles. Pas question de se laisser envahir, mais il sera bon de trouver un juste milieu pour laisser quelques pousses inattendues. Et laisser les chenilles s'installer chez vous est la garantie de les voir se transformer, par la suite, en papillon.

Les mauvaises herbes sont parfois bonnes pour les plantes que le jardinier a choisies. Les biologistes savent depuis longtemps que les plantes ne vivent pas indépendamment les unes des autres, mais sont engagées dans un processus complexe d'interactions. Les racines d'une mauvaise herbe peuvent ainsi être très utiles pour les autres en aérant le sol. Des recherches plus récentes ont montré que des champignons microscopiques appelés endomycorhizes contribuent à la production de substances qui repoussent les ravageurs tels que les pucerons.

S'épargner le dos et les nerfs

Les solutions pour désherber ne sont pas infinies. Le Round Up de Monsanto n'est plus autorisé, et était de toute façon réputé pour tuer toute biodiversité autour de lui. Il reste donc la solution du désherbage manuel. Il est efficace et peu nocif pour le sol. En revanche, le dos -et les nerfs- du jardinier risquent de s'en souvenir, souligne le site spécialisé promessedefleurs.com.

Le remède le plus efficace

La technique du paillage, qui consiste à couvrir le sol de paille, est souvent la plus simple et la plus efficace. Elle gêne fortement la germination de la mauvaise herbe, ce qui évitera la corvée de désherbage. Attention toutefois à pailler suffisamment tôt, avant que la plante ne trouve la vigueur nécessaire pour passer au travers de la barrière censée l'arrêter.

Un coin naturel dans le jardin

Ceux qui choisissent de se débarrasser de ces plantes qui ne poussent pas aux bons endroits pourront toutefois consacrer une zone de leur jardin à la nature. Le site Jardinsdenoe.org rappelle qu'un coin de friche offre un refuge aux insectes, oiseaux, grenouilles, et hérissons qui y trouveront un refuge et à manger. Elle accueillera toute une biodiversité, ce qui permettra de conserver, par exemple, des coccinelles, qui seront bien utiles en cas de retour des pucerons. Enfin, c'est une question de goût: certains jardiniers trouvent un côté très poétique à ces espaces qui évoluent à leur guise.