Le racisme omniprésent dans les systèmes judiciaires européens

Les crimes à caractère raciste sont en hausse dans l'Union européenne, alarme jeudi le Réseau européen contre le racisme (Enar) dans un rapport couvrant 24 pays. Autre problème selon l'étude: l'omniprésence d'un racisme institutionnalisé dans les systèmes judiciaires des différents Etats membres. A noter que l'enquête ne prend pas en compte la Belgique.
par
Clement
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«Nous constatons que les systèmes de justice pénale partout en Europe ne protègent pas les victimes de crimes racistes - et ce, malgré une hausse de ces crimes», déclare Karen Taylor, présidente de l'Enar, sur la base d'un rapport compilant des données recueillies entre 2014 et 2018.

Ce texte stipule que des législations particulières sont mises en place au sein des Etats membres, mais qu'elles sont contrariées par des formes subtiles de racisme institutionnalisé. Ces dernières entravent le processus judiciaire, de l'enregistrement des plaintes, à la conduite des enquêtes, jusqu'aux poursuites.

Un changement du système

La police ne prend ainsi pas au sérieux certains plaignants, le caractère raciste disparaît de plusieurs dossiers, etc. A tel point que certaines victimes ne portent tout simplement plus plainte. Par exemple, en Pologne, seul 5% des crimes racistes sont rapportés aux autorités, selon les données recueillies.

Un appel est lancé par l'Enar pour qu'une redéfinition claire des crimes à caractère raciste et une réponse au niveau institutionnel soient trouvées afin d'endiguer le problème. «Un changement fondamental des systèmes de justice pénale» doit être effectué «si l'on veut que la justice soit rendue pour les victimes de crimes racistes en Europe. C'est la sécurité d'êtres humains qui est en jeu», conclut la présidente.