Tensions à Londres lors de protestations pour et contre le Brexit

L'ambiance s'est tendue à plusieurs reprises samedi à Londres lors de protestations en faveur et contre le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. D'après l'agence de presse PA, la police a dû séparer des groupes de centaines de personnes à Parliament Square.
par
Clement
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Des attaques isolées perpétrées par des supporters du mouvement d'extrême droite Football Lads Alliance (FLA) à l'encontre d'opposants au Brexit et de policiers ont également été signalées. Le FLA avait appelé ses membres à manifester pour le Brexit.

Anna Soubry, une ex-députée conservatrice et opposante au Brexit, a annulé le discours qu'elle devait donner à Parliament Square, par crainte de violences. «Je suis une députée et j'ai le droit de m'exprimer et je ne devrais pas avoir peur, mais c'est très très très dérangeant et, en fait, je suis vraiment effrayée», a-t-elle confié à l'agence britannique PA.

Parmi les manifestants, des centaines de personnes se sont aussi réunies près de Downing Street pour demander la démission du Premier ministre Boris Johnson. Celui-ci a promis de faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne dès le 31 octobre, «avec ou sans accord».

Une nouvelle démission

Pendant ce temps, la ministre britannique chargée du Travail et des Retraites, Amber Rudd, a annoncé sa démission. Elle est en désaccord avec la stratégie du Premier ministre Boris Johnson sur le Brexit. 'Je ne peux pas rester alors que des bons, loyaux conservateurs modérés sont exclus', a déclaré dans un communiqué la ministre et députée, en référence à l'exclusion du Parti conservateur de 21 députés qui ont voté cette semaine avec l'opposition une proposition de loi destinée à éviter un Brexit sans accord.

Amber Rudd quitte à la fois le gouvernement, dont elle était un poids lourd, et le Parti conservateur, critiquant très vertement la stratégie du chef du gouvernement. Dans une lettre au Premier ministre postée sur Twitter, elle qualifie l'exclusion des 21 «rebelles» d' «assaut à la décence et à la démocratie».

Elle qui avait voté pour rester dans l'Union européenne lors du référendum de juin 2016 estime que l' "objectif principal" du gouvernement n'est plus d'obtenir un accord de sortie avec l'Union européenne.

«J'avais rejoint votre gouvernement en toute bonne foi: accepter le +No Deal+ devait être sur la table, car c'était le moyen par lequel nous aurions les meilleures chances de parvenir à un nouvel accord pour sortir (de l'UE) le 31 octobre», écrit-elle. «Cependant, je ne crois plus que partir avec un accord soit l'objectif principal du gouvernement.»

C'est un nouveau revers pour le chef du gouvernement, qui n'a plus de majorité au Parlement et dont la stratégie sur le Brexit a été court-circuitée par le Parlement.