Les feux en Amazonie sont visibles depuis l'espace

La densité des fumées des feux qui ravagent actuellement l'Amazonie est telle qu'elle est visible depuis l'espace, selon le cher­cheur de la NASA Santiago Gasso, cité par la BBC.
par
Pierre
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Cette fumée noire recouvre en effet près de 1,2 million de km², ce qui représente près de deux fois la super­fi­cie de la France.

Cela fait plusieurs semaines que les #pray­fo­ra­ma­zo­nia et payforamazonia tournent au maximum sur les réseaux sociaux.

Cette hausse dramatique du nombre d'incendies en Amazonie brésilienne est avant tout causée par la progression de la déforestation, a expliqué Paulo Moutinho, chercheur à l'Institut de recherche environnementale sur l'Amazonie (IPAM).

Le chercheur remet en cause l'argument du gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui soutient que cette augmentation du nombre d'incendies est due à la sécheresse, habituelle en cette période de l'année.

Une origine humaine

"La déforestation explique la majorité des incendies. Historiquement, ils sont liés à l'avancée de la déforestation, conjuguée à des périodes de saison sèche intense. Mais en 2019 nous n'avons pas une sécheresse aussi sévère que lors des années précédentes, or il y une hausse substantielle des incendies. Tout indique donc que la saison sèche n'est pas du tout le facteur prédominant. S'il y avait eu plus de sécheresse, cela aurait été bien pire."

D'après lui, ces incendies ont une origine humaine. "Le feu est utilisé pour nettoyer des zones déjà déforestées, pour ouvrir des pistes ou pour préparer des terres à la culture. Le manque de prévention fait que ces incendies se propagent à des zones plus sèches qui n'étaient pas destinées à être brûlées."

Bolsonaro dans la tourmente

Les images impressionnantes ont déclenché une tempête virale sur les réseaux sociaux tandis que le président brésilien Jair Bolsonaro insinuait que des ONG avaient provoqué les incendies afin d'"attirer l'attention" sur la suspension par Brasilia des subventions à la préservation du "poumon de la planète".

"Il pourrait s'agir, oui, il pourrait, mais je ne l'affirme pas, d'actions criminelles de ces 'ONGéistes' pour attirer l'attention contre ma personne, contre le gouvernement brésilien. C'est la guerre à laquelle nous sommes confrontés", a lancé le chef de l'Etat devant des journalistes à Brasilia.

Jair Bolsonaro est la cible d'une avalanche de critiques de scientifiques, d'ONG de préservation de l'Amazonie et des populations indigènes pour son soutien au développement de l'agriculture et de l'exploitation minière, notamment dans des zones protégées.