Des mises en garde sur la populaire application FaceApp

La populaire application russe FaceApp, qui permet en quelques clics de se voir vieilli, suscite des mises en garde de responsables politiques aux Etats-Unis. Un sénateur appelle même la police à enquêter sur les «risques pour la sécurité nationale et la vie privée».
par
Camille
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Créée par la société russe Wireless Lab, l'application FAceApp existe depuis 2017, mais connaît un regain de popularité grâce à son filtre vieillissant le visage. Des portraits de célébrités comme le chanteur Drake, la rappeuse Cardi B ou le champion de NBA Stephen Curry et d'inconnus dotés de rides et de cheveux blancs se sont répandues à toute vitesse sur internet. L'application permet de télécharger une photo de l'utilisateur et de la modifier à l'aide d'outils d'intelligence artificielle pour ajouter un sourire, se vieillir ou se rajeunir, modifier son teint.

Chuck Shumer, sénateur démocrate de l'Etat de New York et chef de la minorité démocrate au Sénat, a tiré mercredi la sonnette d'alarme. «Le FBI et la FTC (l'entité qui protège les consommateurs aux Etats-Unis, NDLR) doivent immédiatement évaluer les risques pour la sûreté nationale et la vie privée car des millions d'Américains l'ont utilisé», a-t-il tweeté. Or l'application «est la propriété d'une société basée en Russie et les utilisateurs doivent fournir un accès complet et irrévocable à leurs photos et à leurs données personnelles».

Wireless Lab, créé à Saint-Pétersbourg est dorénavant installé à Skolkovo, un parc d'activités de haute technologie près de Moscou souvent surnommé «la Silicon Valley russe». Pour le sénateur, «ce serait profondément préoccupant si les informations personnelles sensibles de citoyens américains étaient fournies à une puissance étrangère hostile engagée dans des cyber-hostilités contre les Etats-Unis».

Il n'est pas le seul à s'inquiéter. Selon le Washington Post, le Comité qui chapeaute le Parti démocrate aux Etats-Unis a envoyé un avertissement à toutes les équipes de campagne des candidats à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de 2020 et appelé tous leurs membres à «effacer l'application immédiatement».