L'UE ne parvient pas à trouver un mécanisme de solidarité pour accueillir les migrants

Alors que la capitaine du Sea-Watch 3 Carola Rackete comparaissait devant la justice en Italie, les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne ont échoué à s'accorder sur un mécanisme temporaire de solidarité pour le débarquement des migrants sauvés en mer.
par
Camille
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La discussion avait débuté mercredi soir lors d'un dîner informel organisé par la présidence finlandaise du conseil de l'UE et a laissé voir «des opinions très différentes». Certains pays refusent tout bonnement d'accueillir des migrants, tandis que d'autres en appellent à la solidarité. Beaucoup disent leurs craintes qu'un mécanisme temporaire ne soit vu comme une incitation à prendre la mer.

Les efforts se poursuivent toutefois, a-t-il ajouté: la problématique fera l'objet d'une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur à Paris lundi prochain, avec pour objectif d'impliquer une quinzaine de pays dans un mécanisme plus prévisible et efficace que les solutions d'urgence dégagées actuellement au cas par cas. Mais pour le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, ce n'est que début septembre qu'un arrangement pourra être décidé, lors d'une réunion spéciale de l'UE à Malte. Il s'est dit «assez confiant» pour y arriver.

"Coalition des volontaires"

Sous l'impulsion de Paris et Berlin, il s'agissait de tenter de lancer une «coalition de volontaires» qui s'engageraient à se répartir systématiquement l'accueil des personnes secourues, sans avoir à engager de pénibles négociations après chaque sauvetage. L'absence de «partage du fardeau» de l'accueil est l'un des principaux arguments de Rome pour justifier la fermeture de ses ports aux navires secourant des migrants. En promettant d'emblée une répartition, l'objectif était de mettre fin aux bras de fer à répétition, notamment avec l'Italie, et d'éviter un drame humanitaire cet été.

Le mécanisme proposé, qui fonctionnerait «jusqu'en octobre 2019», prévoit de répartir «aussi vite que possible» les personnes demandant l'asile dans les pays faisant partie de la «coalition de volontaires». Mais l'Italie et Malte rejettent l'idée que les pays de première arrivée gardent une responsabilité primordiale dans la prise en charge. Ils craignent aussi que seuls les migrants reconnus comme demandeurs d'asile soient redistribués vers les autres pays participant au mécanisme, leur abandonnant la charge de ceux qui n'ont pas été reconnus.

Les chiffres d'arrivées sur les côtes européennes n'ont plus rien à voir avec ceux observés lors en 2015, mais les crispations entre Européens n'ont pas disparu. Les pays de l'UE n'ont en effet pas su profiter de l'accalmie pour réformer leur système d'asile commun à bout de souffle.