D'anciens animaux maltraités pour réapprendre à vivre

Un institut français spécialisé dans la prise en charge du stress post-traumatique a recours à d'anciens animaux maltraités pour soigner des victimes d'attentats, de viol, ou de maltraitance. Les résultats semblent convaincants.
par
Camille
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Le refuge pour animaux Ava, installé entre Rouen et Beauvais, collabore depuis eu avec l'Institut de Victimologie, un centre qui travaille sur le suivi du stress post-traumatique. Celui-ci propose à ses patients, une fois tous les 15 jours, d'aller passer du temps avec des chats, chiens et chevaux abandonnés. Un véritable «shoot de douceur» pour les bénéficiaires.

«Le stress post-traumatique pousse les victimes à multiplier les conduites d'évitement ou à développer une hyper vigilance qui progressivement les isolent, aussi bien socialement qu'affectivement», explique Delphine Morali-Courivaud, directrice médicale de l'institut, dans 20 Minutes. La thérapie doit les aider à recréer du lien grâce aux interactions avec les animaux. «Pour certains patients, c'est une raison de vivre», rapporte encore la psychiatre dans le quotidien français. Elle dit en avoir entendu lui affirmer ne pas vouloir se suicider tant que leur chien ou chat était vivant.

Les animaux utilisés dans le cadre du programme n'ont pas reçu de formation spécifique. Certains chiens sont même agressifs, au point de devoir être prudent avec eux. Mais les êtres humains traumatisés peuvent trouver dans ces histoires un côté miroir, du fait des maltraitances qu'ils ont subies.

Les résultats sont à la hauteur des espérances des médecins. Ils assurent voir les patients sortir de leur bulle de solitude. Cela également permis de créer des liens entre les patients, et entre patients et soigneurs. «Après chaque séance, on observe des progrès inimaginables en si peu de temps», conclut Delphine Morali-Courivaud. Les responsables du refuge ont eux aussi noté des améliorations sur les animaux, qui se montrent moins nerveux et moins agressifs.