Le président du Parlement flamand démissionne, soupçonné de fraude au profit d'une escort-girl

Le président du Parlement flamand Kris Van Dijck a démissionné de sa fonction, a-t-il indiqué dans une déclaration à Belga. «Les récents événements font qu'ils m'est devenu impossible d'agir en tant que président du Parlement flamand (...) Je n'ai jamais rien fait qui n'aille à l'encontre de la loi », a affirmé M. Van Dijck.
par
oriane.renette
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"Ceux qui me connaissent un peu le savent. Les allégations de ce jour sont totalement incorrectes", a assuré Kris Van Dijck.

Trois heures pus tôt, le président du Parlement flamand avait quitté l'Hôtel de Ville de Bruxelles précipitamment après le discours qu'il a tenu à l'occasion de la Fête flamande.

Soupçonné de fraude au profit d'une prostituée

Alors qu'il s'exprimait devant un parterre de personnalités politiques, «P-Magazine» a publié sur son site internet un article sur sa relation avec une prostituée et la façon dont il serait intervenu en sa faveur dans un dossier de faillite frauduleuse.

La prostituée, qui se fait appeler Escort Lynn, aurait bénéficié de la faillite de la société E-Media qui l'avait recrutée avant de rapidement mettre la clé sous le paillasson. Cette faillite devait, selon P-Magazine, lui permettre de bénéficier du chômage et d'une couverture sociale. «Escort Lynn» s'est adressée au FFE, soit le Fonds d'indemnisation des travailleurs licenciés en cas de fermeture d'entreprises, afin d'obtenir une indemnité de de 26.000 euros. Elle a finalement reçu 5.239 euros.

Dans ce dossier, M. Van Dijck serait intervenu auprès du ministre de l'Emploi, Kris Peeters, fraîchement nommé, pour faciliter le traitement du dossier. Le magazine publie le contenu de deux courriels entre M. Van Dijck et son amante qui évoquent cette intervention.

Un premier scandale la semaine dernière

La position du président du parlement flamand, élu par ses pairs à cette fonction à la fin juin, était devenue intenable. En quelques jours, c'est la deuxième affaire dans laquelle il est visé personnellement. Il a en effet déjà été mis en cause la semaine passée à la suite d'un accident de roulage survenu alors qu'il était ivre.

Groen et le sp.a avaient déjà fait comprendre qu'il devait démissionner. «La semaine passée, si j'étais lui, j'aurais déjà démissionné après cette histoire de conduite en état d'ivresse. Mais si cette affaire est exacte, Kris Van Dijck est confronté à un vrai problème et sa position paraît intenable», a indiqué le chef de groupe écologiste au parlement flamand, Bjorn Rzoska.

Dans son discours à l'Hôtel de ville, M. Van Dijck a insisté sur l'importance d'un «contexte stable». «Si cette affaire est exacte, on ne peut plus parler d'un contexte stable. En deux semaines, il apparaîtrait que Kris Van Dijck a enfreint deux fois la loi. Il faut un nouveau président», a souligné le chef de groupe sp.a, Conner Rousseau.