Le scrutin du 26 mai a été le plus instable de l'après-guerre
Près d'un tiers des électeurs flamands et wallons ont changé de parti entre 2014 et 2019. En Wallonie, le PTB est le grand gagnant de ce mouvement: s'il a perdu 25% de ses électeurs, il est parvenu à en attirer 40% d'autres partis. En Flandre, le PvdA (le PTB du côté flamand) a également bénéficié de cette tendance, de même que le Vlaams Belang.
Le PTB a surtout pris des électeurs au PS et à Ecolo, et Ecolo au MR et au PS. Le Vlaams Belang a surtout pris des électeurs à la N-VA (18,5%).
Un peu plus d'un cinquième des votants a changé de parti au cours de la campagne électorale. En Wallonie, ce sont les partis traditionnels qui s'en sortent le mieux puisqu'il apparaît qu'au cours des 3-4 semaines qui ont précédé les élections, ils ont pu limiter la casse. Le PTB a perdu une partie de son soutien au profit du PS, et Ecolo au profit du MR et du PS. Faut-il y voir l'effet de la communication très dure des libéraux envers les écologistes et/ou celle du tract «communautariste» des Verts bruxellois? Il apparaît en tout cas que le MR a réalisé des gains nets au cours de la campagne avec un afflux considérable d'électeurs Ecolo.
En Flandre, la N-VA n'a pas connu sa plus grosse perte pendant la campagne mais avant celle-ci. L'immigration semble être le motif principal de cette tendance qui a profité au VB. Plus de 80% des électeurs passés de la première au second ont déclaré que ce thème était l'un des deux les plus importants pour leur vote, contre 43% dans la population en général.
L'étude a été réalisée auprès d'un panel de 1.470 personnes en Flandre et 860 en Wallonie. Bruxelles a été exclue des analyses car la taille de l'échantillon a été jugée trop petite au regard, notamment, du nombre de partis.