L'impasse autour des hautes fonctions européennes perdure après le petit déjeuner
Le coup de couteau porté dimanche par le Parti populaire européen (PPE) à un projet de solution soutenu par la France, l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas, qui reléguait le candidat PPE Manfred Weber au profit du socialiste Frans Timmermans à la tête de la Commission européenne, faisait toujours sentir ses effets après près de 15 heures de négociations et une nuit blanche. Le socialiste néerlandais est en outre rejeté par les pays de l'Est formant le groupe dit de Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie) ainsi que par l'Italie, mais sa candidature restait bien vivante lundi matin pour succéder à Jean-Claude Juncker dès lors que ces pays ne sont pas en nombre pour former une minorité de blocage.
Parmi les multiples scénarios évoqués, contredits ou ressuscités au cours des dernières heures, certains continuaient de voir le Premier ministre belge Charles Michel à la tête du Conseil européen. Mais un autre évoqué plus récemment encore par un diplomate européen le place plutôt à la tête de la diplomatie européenne (Service européen pour l'action extérieure), poste actuellement occupé par l'Italienne Federica Mogherini. M. Michel serait en concurrence avec la libérale danoise Margrethe Verstager mais tiendrait la corde.
Dans ce dernier scénario, M. Timmermans aurait bien la Commission, la Bulgare Kristalina Georgieva (directrice générale de la Banque mondiale, apparentée PPE) le Conseil, et Manfred Weber (PPE) la présidence du Parlement, éventuellement scindée pour un demi-mandat avec les libéraux. Les pourparlers continuaient en milieu de matinée et la possibilité d'un nouvel échec persistait, auquel cas un nouveau sommet pourrait être convoqué à la mi-juillet.