Kompany "prêt" à relever le défi à Anderlecht

Vincent Kompany s'est dit, mardi, "prêt" à relever le défi du poste particulier de "joueur-manager" pour le RSCA, lors de sa conférence de presse de présentation officielle.
par
Pierre
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Serein et souriant, attendu par une meute de journalistes sous un soleil brûlant, c'est sur un terrain d'entrainement de l'Académie qu'il est venu présenter sa vision des choses, une manière de mettre en avant le rôle primordial que le RSCA veut donner à ses propres jeunes.

Il dit se sentir "à fond joueur" et "à fond manager", sans vouloir souligner davantage une de ces deux casquettes. "C'est juste une ré-allocation de mon temps", balaie-t-il, soulignant son habitude, depuis tout petit, d'être occupé du matin au soir. "J'ai toujours un peu été joueur-manager, mais je 'manageais' d'autres choses", rassure-t-il quand on l'interroge sur la lourdeur de la tâche.

Dans ses paroles, son admiration pour Pep Guardiola, et l'inspiration qu'il a puisée auprès de celui qui était son coach à Manchester City ces dernières années, transparaît à chaque minute.

"C'est comme si tu allais à l'école pendant des années puis que tu te retrouves tout d'un coup à l'université, sans passer par les secondaires", explique-t-il à propos du moment où l'Espagnol a débarqué à City, durant l'été 2016. "Il explique les choses les plus complexes d'une manière simple. Tout le monde a connu un professeur de ce type".

"Le premier jour où Pep est entré au centre d'entrainement, a commencé à parler du foot, de sa vision (...), je me suis dit 'je sais de quoi il parle'". "Ici à l'Académie, j'avais grandi avec la 'version Cruyff' du football. (...) Pep est un entraîneur qui me donnait la version 2.0 de tout ce que j'ai appris quand j'étais jeune".

Le défenseur de 33 ans, Bruxellois de naissance et de retour dans son club formateur treize ans après l'avoir quitté, ajoute malgré tout: "Je ne suis pas un Pep, chaque chose en son temps". "Mais je suis un bon étudiant", promet-il.

La touche Guardiola

A ManCity, club avec lequel il a décroché cette année le trio inédit Premier League - FA Cup - Coupe de la Ligue, Kompany a connu d'autres entraineurs: le Gallois Mark Hughes, l'Italien Roberto Mancini, le Chilien Manuel Pellegrini, avant que Pep Guardiola n'y imprime sa marque à partir de 2016.

"Il y a un gouffre entre lui et beaucoup d'autres que j'ai connu dans le monde du football", insiste Kompany. Il promet de tenter, à son échelle, d'insuffler à Anderlecht ce que Guardiola lui a apporté. "Tout, tout, tout", doit partir du terrain, insiste-t-il. Arriver à ce que l'équipe joue "d'une manière qui représente les supporters, le club,...", c'est "mon rôle à moi", désormais, "pas des moindres, mais je suis prêt et j'ai envie", assure le défenseur-manager.

Parti vers Hambourg en 2006, Kompany fait partie de ces quelques joueurs qui restent fidèles tout au long de leur carrière à une poignée de clubs. Le club allemand avait fait office de tremplin, deux ans plus tard, vers Manchester City, où le Bruxellois est devenu au fil des ans un incontournable malgré les blessures à répétition. Quatre championnats d'Angleterre (2012, 2014, 2018, 2019) et deux FA Cups (2011 et 2019) figurent à son palmarès avec les Cityzens, entre autres Coupes de la Ligue et Community Shields.

Après onze ans de bons et loyaux services, il revient au pays, et au club qui est resté, selon ce qu'il a encore raconté mardi, "le club de son coeur", où il a participé à un premier entrainement mardi matin.

"Pour moi ce club est spécial", a d'ailleurs directement indiqué Kompany lors de sa présentation. "Je suis incroyablement content et fier". Venir à Anderlecnt n'était "pas qu'une question d'opportunité, c'est choisi avec le coeur".

Un gilet pare-balles face aux critiques

Après une saison à oublier pour Anderlecht, sans même une qualification européenne, le défi s'annonce plutôt ardu pour Vincent Kompany. Quand est évoqué en conférence de presse le 'football champagne' auquel Anderlecht a toujours dit aspirer, le joueur ne peut s'empêcher de rigoler ("c'est un mot fantastique, le 'champagnevoetbal', je n'entends ça nulle part ailleurs!"), mais il affirme ne pas vouloir choisir entre le beau jeu et les résultats: ce sera les deux.

Sans dévoiler précisément ce qu'il compte changer ou mettre en place dans la dynamique de jeu ou la composition des Mauves, le Bruxellois ne se montre pas particulièrement inquiet. "J'ai souffert comme chaque supporter la saison passée. Mais j'ai vu que dans les coulisses il y a un certain nombre de personnes qui sont prêtes à ramener le club vers le niveau où il doit être. (...) J'ai vu des opportunités. Et je vois beaucoup de talents dans l'équipe, qui ont eu leur saison d'éclosion où sont à l'aube de celle-ci. Il y a plus de talent aujourd'hui à Anderlecht que quand j'ai commencé", estime-t-il.

Le club a fini 6e des play-off 1, cela veut dire qu'"on doit devenir meilleur que cinq autres équipes, sur une saison (pour devenir champion, NDLR)". "Avec un certain nombre de changements et d'améliorations, on va y arriver, selon moi", ajoute 'Vince the Prince'.

Sans rien promettre, il assure être prêt à porter le projet à bout de bras, et face aux critiques aussi. "S'il le faut, je fais gilet pare-balles, je prends tout sur moi. Le club doit se redresser. Et s'il faut que je sorte le bouclier, je le ferai jusqu'à ce qu'on soit dans une position qui permette de faire les transferts qui feront la différence".

En-dehors de Kompany lui-même, le Sporting n'a en effet pas encore officialisé de transfert entrant en ce mercato estival.