Le risque de pénurie d'électricité «au final et a posteriori inexistant»

Malgré une faible disponibilité du nucléaire, en grande partie inattendue, et l'absence de constitution de réserve stratégique, il n'y a pas eu de risque réel de pénurie d'électricité durant l'hiver, constate la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) dans une étude portant sur l'indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires en Belgique durant la période d'octobre 2018 à février 2019.
par
oriane.renette
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«Ainsi, même lorsque les prix ont connu des pics importants, des capacités élevées étaient encore disponibles. Les pointes de prix (plus de 300 euros/MWh) qui ont été observées lors de six journées spécifiques, confirment une situation plus tendue sur le marché de l'électricité. Mais elles n'indiquent pas un risque de pénurie ou de délestage», souligne la Creg, pour qui lors de ces pics de prix, avant qu'un délestage n'ait lieu, il restait encore au minimum 3.700 MW de capacités disponible.

"Un mix énergétique"

Le régulateur fédéral du secteur de l'énergie constate que le gaz naturel et les importations d'électricité ont joué «un rôle-clé dans le mix énergétique». Entre octobre et décembre, le gaz naturel a été la première source d'approvisionnement en électricité du pays. Les centrales au gaz ont fourni en moyenne 36% du mix énergétique. Les importations ont également joué un rôle crucial en fournissant 27% du mix énergétique.

Le nucléaire, habituellement en première position, a été la troisième source d'approvisionnement et a fourni entre 16 et 24% du mix énergétique durant ces trois mois. L'éolien, quatrième source d'approvisionnement, a représenté 6 à 7% du mix énergétique.

La situation cet hiver a également été facilitée par une météo relativement clémente et une «réaction très rapide de l'ensemble des acteurs du secteur pour répondre aux besoins du marché».

Conséquences limitées de la hausse des prix

Enfin, la hausse des prix sur les marchés de gros a eu des conséquences limitées sur certains ménages et PME. «L'impact de la hausse des prix sur le marché de gros de fin septembre 2018, sur la facture annuelle d'un ménage ayant conclu un contrat à prix fixe peut atteindre 91 euros, et ce sur toute la durée du contrat. Cet impact ne concerne que les contrats à prix fixe conclus au cours du quatrième trimestre 2018 et du premier trimestre 2019. Tous les autres contrats à prix fixe en cours ne sont pas impactés par la hausse des prix sur les marchés de gros énoncée plus haut», souligne le régulateur.

«Lors des indexations trimestrielles en octobre 2018 et, dans une moindre mesure, en janvier 2019, les contrats à prix variables ont ressenti l'effet de la hausse des prix susmentionnée. L'effet unique sur la facture annuelle des ménages est de l'ordre de 35 euros.

Il s'agit d'une estimation prudente qui peut varier en fonction du paramètre d'indexation de la formule de prix et qui se base sur l'augmentation estimée à 91 euros sur base annuelle; or, la période de prix élevés s'applique sur une période sensiblement plus courte qui se termine à la fin du 1er trimestre 2019», précise encore la Creg.