Le candidat d'Erdogan perd Istanbul

L'ancien Premier ministre turc, Binali Yildirim, a concédé dimanche sa défaite à l'élection au poste de maire d'Istanbul. Les habitants votaient à nouveau pour élire leur maire après l'annulation d'un premier scrutin remporté par le candidat de l'opposition, Ekrem Imamoglu.
par
Pierre
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"Selon les résultats, mon rival Ekrem Imamoglu mène la course. Je le félicite et je lui souhaite bonne chance. J'espère qu'il servira bien Istanbul", a déclaré M. Yildirim, candidat du président turc Recep Tayyip Erdogan, après la publication de premiers résultats donnant une large avance au candidat de l'opposition Ekrem Imamoglu.

Selon les résultats publiés par l'agence étatique Anadolu après le dépouillement de plus de 97% des bulletins de vote, M. Imamoglu a obtenu 53,86% des voix contre 45,23% pour M. Yildirim.

M. Imamoglu, 49 ans, confirme ainsi sa victoire obtenu lors du premier scrutin qui avait eu lieu le 31 mars avant d'être annulé sous la pressions du parti AKP de M. Erdogan, pour qui cette défaite constitue un cinglant revers.

Cette victoire de l'opposition met fin à 25 ans de contrôle du camp islamo-conservateur à la mairie d'Istanbul, plus grande ville et capitale économique de la Turquie.

Le résultat du scrutin de mars avait été invalidé après des recours de l'AKP, arguant d'"irrégularités massives". Rejetant ces accusations, l'opposition avait dénoncé un "putsch contre les urnes" et voyait le nouveau scrutin comme une "bataille pour la démocratie".

"Un nouveau début"

M. Imamoglu, issu du parti kémaliste CHP (social-démocrate), a pu compter sur l'appui de la formation nationaliste Iyi et les pro-Kurdes du HDP, canalisant ainsi les principales forces hostiles à M. Erdogan.

Il a estimé que sa victoire marquait "un nouveau début pour la Turquie". "Cette élection signifie l'ouverture d'une nouvelle page. Elle marque un nouveau début", a déclaré à la presse M. Imamoglu.

Dans son allocution, M. Imamoglu a aussi invité Recep Tayyip Erdogan "à travailler ensemble pour servir Istanbul". "M. le président, je suis prêt à travailler en harmonie avec vous", a-t-il ajouté.