Manfred Weber (PPE) ne sera pas le prochain président de la Commission

Les chefs des groupes socialiste (S&D) et centriste-libéral (Renew Europe) au Parlement européen ont annoncé jeudi matin au prétendant du PPE, l'Allemand Manfred Weber, qu'ils ne soutiendraient pas sa candidature en cas de vote, signifiant la fin de ses espoirs de présider la Commission européenne, ont indiqué plusieurs sources chez les libéraux, les Verts et au PPE.
par
oriane.renette
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Cette décision signe la fin du système des prétendants à la présidence de la Commission choisis par les groupes politiques ("Spitzenkandidaten», selon le jargon européen). Il était refusé par le président français Emmanuel Macron, par le groupe ALDE de Guy Verhofstadt (devenu Renew Europe), ainsi que par de nombreux autres dirigeants de l'UE, car il plaçait la Commission européenne sous le contrôle du Parlement.

Les deux autres prétendants, le Néerlandais Frans Timmermans pour les socialistes et la Danoise Margrethe Vestager pour les libéraux, ne parviendront pas non plus à trouver une majorité au Parlement sans le soutien du PPE, premier parti de l'hémicycle, selon plusieurs sources européennes.

Le candidat qui succèdera le 1er novembre au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker devra obtenir le soutien de 21 des 28 dirigeants européens et rallier une majorité d'au moins 376 voix au Parlement.

Charles Michel à la présidence du Conseil ? 

Le PPE, premier groupe au Parlement, revendique la présidence de la Commission européenne, et cette exigence n'est pas contestée, mais il faudra un autre candidat que Manfred Weber. Les libéraux veulent la présidence du Conseil européen - le nom de Charles Michel est cité parmi d'autres - et les socialistes obtiendraient le poste de chef de la diplomatie européenne et se partageraient les cinq années du mandat de présidence du Parlement avec les Verts, à raison de deux ans et demi chacun.

Restent à trouver les noms pour chacune des fonctions. L'accord doit respecter des exigences de parité et d'équilibres géographiques. Donald Tusk s'est engagé à faire nommer deux femmes.

En cas d'échec sur les noms jeudi, un sommet extraordinaire est envisagé le 1er juillet, à la veille de la session inaugurale du nouveau Parlement au cours de laquelle il doit élire son président.