En Turquie, une pluie de condamnations dans le gigantesque procès du putsch manqué

Un tribunal turc a condamné jeudi à la prison à vie 24 personnes, dont un ancien chef de l'armée de l'air et un ex-aide de camp du président Recep Tayyip Erdogan, à l'issue de l'un des principaux procès du putsch manqué en 2016.
par
oriane.renette
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Parmi elles, 17 ont reçu 141 peines de prison à vie aggravée pour «tentative de renversement de l'ordre constitutionnel», l'assassinat de 139 personnes et «tentative d'assassinat du président», a rapporté l'agence étatique Anadolu.

224 personnes jugées

En tout, 224 personnes, dont une vingtaine d'anciens généraux, étaient jugées au cours de ce procès, l'un des principaux portant sur le putsch manqué de juillet 2016. Parmi elles, 176 comparaissaient en détention provisoire, 35 libres et 13 étaient jugées in absentia.

Un ancien chef de l'armée de l'air, Akin Öztürk, et l'ex-aide de camp de M. Erdogan, Ali Yazici, font partie des personnes condamnées à la prison à vie, selon Anadolu.

D'après l'agence, les dossiers de 13 accusés, dont le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué, ont été dissociés.

La décision du tribunal concernant le reste des accusés n'était pas connue dans l'immédiat.

L'audience se tenait dans la prison de Sincan, près d'Ankara, où une immense salle a été construite spécialement pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué.

Une foule agitée à l'extérieur

Une centaine de personnes étaient réunies devant le tribunal sous haute surveillance, a constaté une journaliste de l'AFP.

Pendant que le juge énonçait les peines des accusés à l'intérieur du tribunal, les policiers à l'extérieur s'efforçaient de maintenir le calme alors que des bagarres éclataient dans la foule.

La tentative de coup d'Etat qui s'est déroulée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016 a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.

Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son ancien allié Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années.

L'intéressé, dont Ankara n'a de cesse de demander l'extradition, dément tout rôle dans le putsch manqué.