Blackfish: Du rêve de jeunesse au projet écologique

Le voilier belge Blackfish affronte l'océan Atlantique pour le WWF et le VLIZ
par
Camille
Temps de lecture 4 min.

Blackfish est le nom d'un voilier belge qui permet de faire converger rêve de jeunesse et engagement écologique sous la forme d'une étude menée pour le WWF et le VLIM. Le bateau est à l'eau, la première compétition est prévue pour vendredi, il est donc temps de découvrir son capitaine, Peter Luyckx.

La passion de la voile

Le Blackfish est un voilier d'un peu moins de 12 mètres de long qui se compose pour la moitié de matériaux recyclés. Des bouteilles PET et du papier ont notamment été utilisés pour l'intérieur. Le revêtement antifouling qui protège la coque est lui aussi respectueux de l'environnement. Ce voilier est aussi un rêve de jeunesse devenu réalité et un projet alliant passion et écologie. «Toutes les pièces du puzzle s'emboîtaient, j'ai donc tout simplement décidé de tenter ma chance! Sur le plan tant financier que personnel, c'était le moment où mes projets pouvaient enfin se concrétiser.» La voile, il en fait depuis qu'il est enfant, et il peut enfin s'y mettre sérieusement.

Écologie

«L'ensemble du projet est né d'un intérêt personnel. Bien avant la construction du bateau, je savais que je l'appellerais Blackfish, un des nombreux surnoms de l'orque. Ensuite, Yan Trouwen, le co-capitaine, et moi-même, nous trouvions que les photos de compétitions de voile étaient toujours anonymes. La plupart des bateaux sont blancs et ne se reconnaissent qu'à leur numéro.» Peter Luyckx et Yan Trouwen voulaient trouver un moyen de se démarquer. «C'est alors qu'est née l'idée de personnaliser le bateau en recourant au thème de l'orque, avec notamment un dessin et l'utilisation des couleurs noir et blanc. L'image créée était tellement forte que nous avons proposé de récolter des fonds pour le WWF, ce qui leur a plu immédiatement!» Cette collecte d'argent s'effectue entre autres via le site web par le biais de la vente de gadgets et du sponsoring de milles marins. Les bénéfices sont directement versés au WWF.

La collecte de fonds pour le WWF a aussi attiré l'attention du Vlaams Instituut voor de Zee (VLIZ). Blackfish navigue, par le biais de sa participation à différentes courses, sur des eaux qui normalement ne sont pas à la portée des scientifiques. Cela ouvre des possibilités à la recherche sur la pollution des mers et la migration des poissons. «À intervalles réguliers, nous accrocherons un filet spécial, un chalut Manta, à l'arrière du bateau. Il sera ainsi possible de prélever des échantillons, que le VLIZ analysera par la suite pour essayer d'en savoir plus sur la pollution par le plastique. De plus, le bateau sera équipé d'un récepteur permettant d'étudier la migration des poissons -cabillauds, bars et anguilles- à l'aide des poissons équipés d'un émetteur.»

Pour Peter Luyckx, cette approche écologique est dans la logique des choses. «L'écologie a évolué ces toutes dernières années et est devenue un problème sociétal qui demande des solutions. Actuellement, comme les résultats des études sont contradictoires, il est difficile pour les gouvernements de prendre les bonnes décisions. Nous espérons que notre contribution donnera plus de clarté sur le sujet.» Dans cette optique, Peter Luyckx est ouvert à d'autres projets qui correspondent à l'approche écologique du Blackfish. Les sponsors sont toujours les bienvenus: à l'heure actuelle Petzl est l'unique pourvoyeur de fonds, pour le reste le projet est entièrement financé par des moyens propres.

Une traversée transatlantique

Peter Luyckx et Yan Trouwen, qui se sont connus il y a une dizaine d'années par le biais des compétitions de voile, préparent maintenant leur participation à la Transquadra. Cette compétition de voile transatlantique va les mener de Madère à la Martinique et prendra 10 à 14 jours. Cette course était et est encore toujours la raison principale de l'existence du Blackfish. Pour assurer une bonne préparation, les deux hommes prennent part dans l'intervalle à différentes petites compétitions. Le vendredi 21 juin démarrera la Morgan Cup, qui verra naviguer le Blackfish de l'Île de Wight en Grande-Bretagne au port de Dieppe en France. «Cette compétition dure au total un jour et demi à deux jours et constitue le démarrage idéal. Pour l'instant, il n'y a plus qu'un problème technique avec le pilote automatique du Blackfish à régler. Si ce problème ne peut pas être résolu à temps, nous devrons discuter si nous prenons le départ ou pas. Mais nous partons du principe que tout va bien se passer!»