Cet agriculteur multiplie les mesures pour attirer la biodiversité sur ses cultures

L'agriculture est une superbe opportunité d'offrir de l'espace à la biodiversité. Les relations entre agriculteurs et naturalistes sont hélas biaisées de longue date. A travers le projet #Reconnect, Natagora veut mettre en avant et multiplier les collaborations sereines et bienveillantes.
par
ThomasW
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Autour de sa superbe ferme-château d'Opprebais, Christian Pauwels cultive des céréales, des betteraves, du lin, de la pomme de terre et exploite plusieurs prairies. Depuis peu, il s'est également lancé dans la culture d'orties. Mais surtout, plus de 10% de ses terres sont dédiées à la biodiversité, au travers du programme des mesures agro-environnementales. Bandes pour la faune, bandes à fleur des prés pour les insectes pollinisateurs ou parcelles de froment laissées sur pied pendant l'hiver pour les oiseaux, … Christian multiplie les mesures pour attirer la biodiversité sur ses cultures.

Arnaud Laudelout est ornithologue chez Natagora. Il connaît Christian depuis quelques années. L'hiver, il vient recenser les oiseaux qui profitent de tous les efforts de Christian. Ses champs sont un refuge pour de nombreuses espèces menacées : bruants proyer, perdrix grises, bruants jaunes, bruants des roseaux, mais également lièvre d'Europe sont ici courants alors qu'ils disparaissent partout en Wallonie.

C'est payant pour l'image de l'agriculture

 

Lorsqu'ils se rencontrent, Christian et Arnaud devisent nature. Christian décrit un rapace qu'Arnaud identifie, Arnaud prévient que des sangliers sont présents sur une parcelle et Christian répond qu'une chevrette vient cacher son faon depuis trois ans dans des bosquets proches.

Dans une région ou le remembrement agricole a fort banalisé les milieux, les aménagements de Christian font mouche, les riverains et d'autres agriculteurs s'étonnent du nombre d'oiseaux présents dans ses champs.  Et lorsque Christian aménage des bandes le long des habitations pour s'assurer de ne pas épandre dans leurs jardins, il permet au dialogue de s'établir. « Les gens savent bien que je suis engagé. C'est payant pour l'image de l'agriculture ».

En plus des résultats pour la biodiversité, Arnaud souligne l'importance de ce type d'aménagements pour le climat : « L'agriculture est une partie de la solution. Les bandes herbées sont des puits de carbones. » Christian, bien que sceptique sur certaines mesures, s'étonne du manque d'entrain de ses collègues. Grâce aux primes environnementales, les aménagements permettent aux agriculteurs d'apporter un complément à leurs revenus. Sans doute est-ce aux mentalités d'encore évoluer ?

A travers le projet #Reconnect, Natagora veut mettre en avant et multiplier les collaborations sereines et bienveillantes.  Le site du projet donne de nombreuses pistes et exemples pour mieux comprendre l'agroécologie.  www.natagora.be/reconnect