Prendre conscience de ses souffrances pour être soi

Auteure du best-seller «Votre corps a une mémoire», dans lequel elle expliquait que le corps humain garde en lui les souvenirs de notre passé et de nos ancêtres, la thérapeute Myriam Brousse en publie la suite. Avec «Au risque d'être soi», elle réaffirme non seulement que chacun possède les clés pour sortir de l'impasse mais qu'il faut, pour cela, prendre conscience de notre être et d'où nous en sommes.
par
ThomasW
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La conscience est la base même de toute possibilité de progrès, selon vous. Comment la décrirez-vous?

«La conscience, c'est un grand cadeau de la création qui est faite à l'humain. Il a ainsi la possibilité de se voir ‘étant' c'est-à-dire en train de faire des choses. L'humain est constitué de cette capacité de se voir en train d'agir, en train de faire, de penser, de construire… donc il peut vraiment avoir une influence sur son action.»

Pourtant, cette conscientisation ne semble pas suffire pour atteindre le plus profond de soi et dépasser ses souffrances.

«Non, effectivement, parce qu'une fois que l'on s'est vu, il faut que l'on accepte d'aller voir toutes les mémoires qui sont dans son corps. Et le problème, c'est que nous sommes marqués par nos souvenirs et nos ancêtres. Il faut donc déloger tous les comportements répétitifs de nos ancêtres pour pouvoir devenir vraiment soi. Cela demande un travail sur la mémoire du corps.»

Il faut donc prendre connaissance de l'histoire de chacun de nos ancêtres?

«Non, on peut faire un arbre généalogique, par exemple. C'est ainsi que l'on va découvrir que notre grand-mère avait exactement le même cancer au genou que nous. Tout cela, ce sont les effets. Il va donc falloir remonter aux causes. La guérison est en nous, pas à l'extérieur de nous.»

Comment fait-on ce travail?

«C'est un travail sur la mémoire cellulaire et que l'on retrouve, notamment, dans l'école en mémoire cellulaire que j'ai fondée. Alors que la psychanalyse va investir dans la psyché, en mémoire cellulaire, on va aller chercher tout ce qui est noté dans le corps et ce que l'on n'a pas vu. Il faut donc rencontrer un praticien en mémoire cellulaire qui va tout d'abord écouter la personne. Ensuite, on lui fait établir le ‘Cycle Biologique Cellulaire Mémorisé', la grille de Marc Fréchet, un psychologue clinicien. Dans cette grille de vie, tous les éléments apparaissent, on voit les répétitions dans la vie des gens. Après, on fait le test de bio résonance cellulaire. Le corps va nous dire à quel âge, et à quel moment de notre vie, on a enregistré l'événement contaminant qui a fait que vous avez bloqué à ce moment-là et que vous êtes toujours aujourd'hui à cet endroit. Pour finir, on essaie tout doucement de faire une rééducation. C'est comme quand vous faites de la psychanalyse mais au lieu que ça reste dans la tête, ça va dans le corps. On applique ce qui permet aux patients de devenir un peu plus libres d'eux-mêmes.»

Le processus de conscientisation se fait en traversant plusieurs couches. Quelles sont-elles?

«Vous avez tout d'abord l'intellect qui bloque puis le côté émotionnel laissé par les peurs ou les hontes passées. Sous cette couche émotionnelle, se trouvent les sensations du corps. Quand vous êtes dans la sensation, il faut voir ce que le corps a à vous dire, il ne faut pas rester dans la psyché».

Notre conscience évolue au fil de notre vie. Comment sait-on que l'on passe à un autre niveau de conscience?

«Par le cycle biologique et les événements de notre vie. Si, par exemple, vous épousez des hommes blonds avec les yeux bleus trois fois de suite et que ça ne marche jamais, mais que tout d'un coup vous rencontrez un brun avec qui ça fonctionne, vous allez comprendre. Vous vous rendrez compte alors vous-même que si vous avez épousé ces blonds c'est parce que dans votre enfance, ou ailleurs, il y a eu un truc que vous n'avez pas vu.» (ls)