La mauvaise réaction de l'Université de Warwick face à un scandale sexuel

Des étudiants de l'université de Warwick tenaient des propos violents, et notamment des menaces de viol, dans une discussion Facebook. L'institution est accusée de ne pas avoir réagi correctement.
par
Camille
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Le 25 avril 2018, deux jeunes femmes se rendent auprès de la direction de l'Université de Warwick. Elles viennent y dénoncer ce qui va devenir un scandale affectant sévèrement la réputation de l'université. Dans une discussion Facebook d'étudiants, certains jeunes hommes tiennent des propos inquiétants. L'un d'eux conseille à un autre de « violer toutes ses colocataires, pour leur donner une leçon ». Un autre lui répond : "Je ne voudrais pas être sur la ligne de front si j'avais un vagin". Un autre sonde ses collègues : "Laquelle avez-vous le plus envie de serrer"…

Le scandale a émergé quand une étudiante, qui se fait appeler Anna, a découvert le fil sur le téléphone d'un ami. Son nom était cité une centaine de fois dans la discussion. Son ami a essayé de la faire relativiser, en lui assurant que "c'était une blague".

Ph. BBC

Des exclusions revues à la baisse

Suite à la plainte d'Anna et de son amie, l'université a annoncé des mesures. Elle a exclu à vie l'un des étudiants, et pour dix ans deux autres de ses inscrits. Mais les exclusions ont par la suite été réduites à 12 mois. Au total, six étudiants ont été sanctionnés. Ce revirement a scandalisé nombre d'étudiants. Le responsable de l'enquête, qui se trouve être le responsable de la communication de l'université, est accusé d'avoir voulu préserver l'image de son institution. Anna a également rapporté avoir eu un entretien avec lui, au cours duquel il aurait eu envers elle un ton accusateur. "J'avais très peur, je me souviens d'être sorti de cette réunion en pleurant." "J'ai commencé à avoir le sentiment d'être sous enquête et de subir un procès pour avoir parlé de cela", a-t-elle ajouté.

Le documentaire de la BBC se demande aujourd'hui si l'enquêteur avait la formation appropriée pour traiter les infractions sexuelles. L'Université, pointée du doigt, continue toutefois à soutenir son enquêteur.